|
Epoque ptolémaïque
LA RELIGION |
LE SARCOPHAGE - Page 7/11 |
 |
L'apparition du portrait
réaliste sur le sarcophage (époque gréco-romaine) |
A l'époque de la
domination romaine (de la fin du Ier siècle av JC à la fin du IVème siècle après
JC), les coutumes funéraires de l'Egypte ancienne sont encore largement
pratiquées. L'embaumement des morts se perpétue dans les familles aisées.
Cependant les usages évoluent au contact de la civilisation gréco-romaine
désormais très présente. Le changement le plus remarquable est l'apparition
du portrait sur la momie. Jusqu'ici, le masque funéraire déposé sur la
momie, qu'il soit en carton ou en or pour les pharaons, n'était pas un
portrait fidèle du défunt.
Le portrait réaliste s'impose avec la domination romaine, on le trouve sous
différents types de supports : sur les linceuls, sur les masques plastrons
et sur le bois (voir la page sur Les portraits du Fayoum).
Le portrait sur linceul peint est une tradition égyptienne ancienne par l'utilisation
de la toile de lin.
Le masque à plastron évoque les sculptures
hellénistiques.
Quant aux portraits sur bois, ce serait une spécificité
romaine, ils seraient apparus à Rome au cours du 1er siècle avt
JC et se seraient ensuite répandus dans tout l'Empire Romain. Les seuls
exemples qui nous soient parvenus ont tous été retrouvés en Egypte, sur le
site de Fayoum en particulier (voir page 5), grâce aux
conditions de conservation exceptionnelles dans ce pays sec.
Tous ces portraits ont un point commun : ils sont personnalisés,
le peintre a cherché à créer un portrait ressemblant, réaliste, et non plus un
visage stylisé comme auparavant. Néanmoins, le masque plastron, est peut être celui où la
ressemblance est la moins évidente.
Le site d'Antinoé, cité à peuplement grec, se caractérise par la présence
simultanée de portraits peints sur bois, de
linceuls peints à portrait montrant la filiation avec le Fayoum ainsi que de
masques plastrons en plâtre dont le lieu d'origine pourrait être Touna el-Gébél.
LES LINCEULS
A PORTRAIT
Pour embaumer
les corps, on utilisait une grande quantité de toile de lin, il
s'agissait le plus souvent de lin usagé tiré de vieux vêtements mais les
plus riches pouvaient se payer une belle pièce de lin pour le linceul
extérieur et le faire peindre à la détrempe. Le défunt pouvait se faire
représenter soit en Osiris (voir page suivante) soit avec son portrait. Certains de ces
portraits pouvaient presque être assimilés à des cartonnages lorsque le
peintre utilisait plusieurs épaisseurs de toile agglomérées, puis mises
en forme et ensuite stuquée, dorée et
peinte. Il s'agit d'une technique égyptienne très ancienne. |
|
 |
 |
Linceul
d'enfant. IIIème siècle ap JC. Toile de lin peinte et stuc. Musée du Louvre.
L'enfant porte une tunique ornée de décors pourpres, au cou, la bulla
romaine, aux poignets des bracelets d'or. Les vignettes représentent la
transformation du défunt en Osiris. Une vignette montre une tête de mort
ceinte du bandeau dionysiaque entre deux signes ankh.
Pour accéder à une description
détaillée |
 |
Linceul
d'enfant. IIIème siècle ap JC. Toile de lin peinte et stuc doré. Musée du Louvre.
La bulla, amulette romaine, au cou, l'enfant tient dans une main le signe
ankh et un pigeon à la fois, oiseau familier, emblème d'Aphrodite et
attribut du dieu enfant Harpocrate à l'époque romaine ; dans une autre, une
grenade symbolisant la fertilité chez les Grecs, associé notamment à Déméter
et Perséphone, sa fille, épouse d'Hadès, dieu du monde souterrain. |
 |
 |
Momie de
Marcos Antinoos. Toile de lin peinte à l'encaustique et à la détrempe, Stuc,
Feuille d'or - IIIème siècle.
Musée du Louvre.
Le
portrait en buste est placé dans un décor architectural figurant un naos
orné en haut et en bas de frises d'uræus protecteurs. Le garçon, d'après la
radiographie, serait mort vers l'âge de 14-15 ans. |
 |
Momie dans
son linceul peint. Toile de lin peinte à l'encaustique et à la détrempe,
Stuc, Feuille d'or - Fin IIème siècle.
Musée du Louvre.
Les deux mèches écartées de la coiffure imitant deux petites ailes signifie
que le défunt est sous la protection du dieu Hermès conducteur des âmes. Le
cercle formé par le pouce et l'index droit est un geste d'adoration. Le
garçon serait mort à l'âge de 16-17 ans.
Pour accéder à une description
détaillée |

 |
Linceuls en tentures funéraires. Détrempe sur lin. IIème siècle. 181 cm x
126 cm. Provenance : Saqqarah. Musée du Louvre. Musée Pouchkine - Moscou.
Ces grandes peintures sur lin ont toutes été trouvées à Saqqarah, elles
illustrent de manière éloquente la rencontre des cultures gréco-romaines et
égyptiennes. Au milieu, se trouve le défunt vêtu d'une longue tunique et
d'un manteau blancs. A sa droite, Anubis, le prend sous sa protection pour
le présenter devant le juge des morts Osiris qui est représenté à gauche
sous la forme d'une momie. La taille égale des trois personnages indique que
le défunt est déjà ressuscité. La couronne de roses tenue par le défunt sur
le linceul du haut est aussi le signe qu'il a été "justifié" par Osiris. A la gauche de la
tête d’Osiris un petit personnage actionne le chadouf, système traditionnel
égyptien pour puiser l’eau, élément de grande importance dans le rituel de la
momification et pour étancher la soif du défunt dans sa nouvelle vie.
Sur le fond de la toile, on distingue des
divinités momifiés (on semble reconnaître aussi les quatre fils d'Horus) et
de mystérieux personnages qui pourraient représenter les damnés qui n'ont
pas passé avec succès la pesée des âmes.
Anubis et les figures du fond de la toile sont traités dans le respect de la
tradition égyptienne (de profil) alors que le défunt et Osiris sont traités
de face. La pose du défunt avec le poids sur une jambe est une invention
grecque, elle symbolise le passage de la vie à la mort.
Ces tentures étaient sans doute destinées à être admirées étendues sur les
murs lors des fêtes pour le jour anniversaire de le mort du défunt.
Il est à remarquer que la tête du défunt est parfois peinte sur une toile
différente et habilement collée sur la grande toile. Cela voudrait dire que
les toiles étaient sans doute peintes en série et vendues sans la tête qui
était rapportée et individualisée le moment venu. |
 |
Linceul à l'effigie d'Osiris, comparable
à celui qui
enveloppait la momie de Padiimenipet
début du IIème siècle ap JC. Thèbes? Toile de
lin peinte à la détrempe.
Le linceul à l'effigie d'Osiris correspond à d'anciennes traditions
pharaoniques.
Tout défunt, à sa mort, est divinisé en Osiris. L'inscription fragmentaire mentionne le nom
et la mère du défunt. |
LA RELIGION |
LE SARCOPHAGE - Page 7/11 |
 |
L'apparition du portrait
réaliste sur le sarcophage (époque gréco-romaine) |
Compte tenu des nombreux piratages du site, le click droit pour le copiage du texte et des images est dorénavant interdit. Site sous copyright.
Les élèves peuvent cependant récupérer les images à l'aide d'une copie d'écran pour leurs travaux pédagogiques non lucratifs et non publiables, y compris sur Internet.
Pour tout autre usage, contacter l'auteur:Contact
|