LES DIFFERENTES
CATEGORIES DE SIGNES
Il est fondamental de comprendre
qu’un même signe peut assumer, selon le contexte, tous les cas de figure
ci-dessous.
Les signes à valeur
phonétique : les idéogrammes et les phonogrammes
Ces signes expriment des sons qui
eux-mêmes correspondent bien évidemment à des lettres. Pour le grand public
il s’agira des lettres de l’alphabet, pour les égyptologues il s’agira des
signes d’une codification internationale appelée transtitération (se
reporter au tableau des unilitères).
Les idéogrammes :
ils notent un mot qui peut-être un objet ou une action. S’il s’agit d’un
nom ils sont généralement suivi d’un trait permettant de savoir q’il ne
s’agit pas d’un phonogramme. Ex : bouche
r : ou maison pr :
ou
construire qd :
Les phonogrammes :
ils notent un ou plusieurs sons et leur succession forme donc un mot.
Les unilitères : ils notent une seule lettre et sont au nombre de 25 : r
(voir tableau en bas de page)
Les égyptiens n’ont jamais voulu simplifier leur écriture en ne retenant que
les unilitères ce qui revenait à adopter une écriture alphabétique.
L’écriture était intangible car divine, magique et hautement symbolique.
Les bilitères : notent deux lettres et sont environ 80 : pr
Les trilitères : notent trois lettres, il en existe une cinquantaine : nƒr
Les quadrilitères et les quinquilitères : beaucoup plus rares ils notent
quatre ou cinq lettres : smsw
ou d3d3t
Les phonogrammes notant plus de cinq lettres : les très rares exemples
concernent généralement des noms propres ou des titres :
Nhb-k3w
(le génie
Néhebkaou)
ou hry-sšt3
(préposé aux secrets).
Les compléments phonétiques : il s’agit d’un ou plusieurs unilitères
accompagnant un bilitères ou un trilitère en fin de mot et qui expriment de
manière redondante tout ou partie de leur valeur phonétique : nƒr
(le ƒ et le r son redondants).
Les signes à valeur
sémantique : les déterminatifs
Les déterminatifs permettent de
visualiser le sens du mot auquel ils sont joints, ils ne se prononcent donc
pas. Ex : oie du Nil smn :
(l'oie est le déterminatif de l'oiseau)
Ils peuvent ainsi permettre de distinguer visuellement des mots écrits de la
même manière (avec les mêmes idéogrammes ou phonogrammes) mais ayant un sens
différent. Ex : établir smn :
(le
rouleau de papyrus est le déterminatif des noms abstraits)
Il en
existe une centaine.
CARACTERISTIQUES PRINCIPALES
Consonantisme
Seules les consonnes sont notées
dans l’écriture égyptienne. Les signes que nous faisons apparaître
aujourd’hui comme des voyelles n’étaient pas prononcés comme tels par les
Egyptiens (les égyptologues les désignent d’ailleurs sous le terme de
« semi-voyelles »).
Afin de permettre la lecture des mots dépourvus de voyelles les sons « é »
et « è » sont intercalés par convention entre les consonnes.
Racines
La quasi-totalité du vocabulaire
égyptien découle de racines (groupes généralement de trois consonnes) ayant
un sens très général et auxquels se rattachent tous les mots de
signification apparentée.
Exemple : de la racine ‛h‛
« se lever » découlent ‛h‛w
« tas » (littéralement « ce qui se lève »), ‛h‛w
« stèle » (littéralement « ce qui est levé »), m‛h‛t
« tombe » (littéralement « l’endroit de la stèle ») ou s‛h‛
« mettre debout »
Sens de lecture
Le sens de la lecture se fait dans
la direction vers laquelle les signes sont orientés, autrement dit il
convient de déterminer de quel côté les signent « regardent » et aller à
leur rencontre. Ex :
(la lecture se fait ici de gauche à droite)
Le hiéroglyphique :
il se lit de droite à gauche, de gauche à droite, verticalement (colonnes)
ou horizontalement (lignes).
Le hiératique et le démotique :
ils se lisent toujours de droite à gauche.
Le genre et le nombre
Le genre :
le masculin n’a pas de marque, la marque du féminin est le phonogramme « t »
L'égyptien connaît un troisième genre : le duel. Il est utilisé pour
les noms groupés naturellement par deux (ex : parties du corps, les
divinités associées par deux…). La marque du duel
sont les
phonogramme « w » et « y »
Le nombre :
la marque du pluriel est le phonogramme « w »
complété par le signe pour le masculin
:
la marque du
pluriel est le signe pour
le féminin (le w est translitéré par convention).
|
Masculin |
Féminin |
Singulier |
nom |
déterminatif |
nom |
nom ||
déterminatif |
nomt
|
Pluriel |
nom | ou|
déterminatif |
|
nomw |
nom || déterminatif | |
nomwt |
Duel |
nom | ou
|
déterminatif |
nomwy |
nom ||
déterminatif |
nomty |
Exemples
:
- masculin singulier : serviteur b3k
féminin
singulier : servante b3kt
masculin
pluriel : serviteurs
b3kw
féminin
pluriel : servantes b3kwt
le duel : bras
‛wy
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