LES HIEROGLYPHES     Principes de l'écriture hiéroglyphique
Page réalisée par Jean-Louis Prady

LES DIFFERENTES CATEGORIES DE SIGNES
Il est fondamental de comprendre qu’un même signe peut assumer, selon le contexte, tous les cas de figure ci-dessous.
Les signes à valeur phonétique : les idéogrammes et les phonogrammes
Ces signes expriment des sons qui eux-mêmes correspondent bien évidemment à des lettres. Pour le grand public il s’agira des lettres de l’alphabet, pour les égyptologues il s’agira des signes d’une codification internationale appelée transtitération (se reporter au tableau des unilitères).
Les idéogrammes : ils notent un mot qui peut-être un objet ou une action. S’il s’agit d’un nom ils sont généralement suivi d’un trait permettant de savoir q’il ne s’agit pas d’un phonogramme. Ex : bouche r : ou  maison pr : ou  construire qd :
Les phonogrammes : ils notent un ou plusieurs sons et leur succession forme donc un mot.
Les unilitères : ils notent une seule lettre et sont au nombre de 25 : r (voir tableau en bas de page)
Les égyptiens n’ont jamais voulu simplifier leur écriture en ne retenant que les unilitères ce qui revenait à adopter une écriture alphabétique. L’écriture était intangible car divine, magique et hautement symbolique.
Les bilitères : notent deux lettres et sont environ 80 : pr
Les trilitères : notent trois lettres, il en existe une cinquantaine : nƒr
Les quadrilitères et les quinquilitères : beaucoup plus rares ils notent quatre ou cinq lettres : smsw ou  d3d3t
Les phonogrammes notant plus de cinq lettres : les très rares exemples concernent généralement des noms propres ou des titres :
N
hb-k3w    
(le génie Néhebkaou) ou  hry-sšt3       (préposé aux secrets).
Les compléments phonétiques : il s’agit d’un ou plusieurs unilitères accompagnant un bilitères ou un trilitère en fin de mot et qui expriment de manière redondante tout ou partie de leur valeur phonétique : nƒr
(le ƒ et le r son redondants).
Les signes à valeur sémantique : les déterminatifs
Les déterminatifs permettent de visualiser le sens du mot auquel ils sont joints, ils ne se prononcent donc pas. Ex : oie du Nil smn :
(l'oie est le déterminatif de l'oiseau)
Ils peuvent ainsi permettre de distinguer visuellement des mots écrits de la même manière (avec les mêmes idéogrammes ou phonogrammes) mais ayant un sens différent. Ex : établir smn :
(le rouleau de papyrus est le déterminatif des noms abstraits)
Il en existe une centaine.

CARACTERISTIQUES PRINCIPALES
Consonantisme
Seules les consonnes sont notées dans l’écriture égyptienne. Les signes que nous faisons apparaître aujourd’hui comme des voyelles n’étaient pas prononcés comme tels par les Egyptiens (les égyptologues les désignent d’ailleurs sous le terme de « semi-voyelles »).
Afin de permettre la lecture des mots dépourvus de voyelles les sons « é » et « è » sont intercalés par convention entre les consonnes.
Racines
La quasi-totalité du vocabulaire égyptien découle de racines (groupes généralement de trois consonnes) ayant un sens très général et auxquels se rattachent tous les mots de signification apparentée.
Exemple : de la racine ‛
h‛ « se lever » découlent ‛h‛w « tas » (littéralement « ce qui se lève »), ‛h‛w « stèle » (littéralement « ce qui est levé »), m‛h‛t « tombe » (littéralement « l’endroit de la stèle ») ou s‛h‛ « mettre debout »
Sens de lecture
Le sens de la lecture se fait dans la direction vers laquelle les signes sont orientés, autrement dit il convient de déterminer de quel côté les signent « regardent » et aller à leur rencontre. Ex : (la lecture se fait ici de gauche à droite)
Le hiéroglyphique : il se lit de droite à gauche, de gauche à droite, verticalement (colonnes) ou horizontalement (lignes).
Le hiératique et le démotique : ils se lisent toujours de droite à gauche.
Le genre et le nombre
Le genre 
: le masculin n’a pas de marque, la marque du féminin est le phonogramme « t »
L'égyptien connaît un troisième genre : le duel. Il est utilisé pour les noms groupés naturellement par deux (ex : parties du corps, les divinités associées par deux…). La marque du duel
sont les phonogramme « w » et « y »
Le nombre : la marque du pluriel est  le phonogramme « w » complété par le signe
pour le masculin
                   :
la marque du pluriel est le signe  pour le féminin (le w est translitéré par convention).

 

Masculin

Féminin

Singulier

nom | déterminatif

nom

nom || déterminatif

nomt

Pluriel

nom | ou| déterminatif |  

nomw

 nom || déterminatif | 

nomwt

Duel

 nom | ou | déterminatif

nomwy

nom || déterminatif

nomty

   Exemples :
- masculin singulier : serviteur b3k

féminin singulier : servante b3kt

masculin pluriel : serviteurs  b3kw

féminin pluriel : servantes b3kwt

le duel : bras ‛wy

 Tableau des unilitaires

Signes  hiéroglyphiques 

Représentation

 

Translitération

Désignation

Prononciation

 

Transcription

Vautour égyptien     (percnoptère)

 3

 

aleph

a doux

A

Roseau fleuri

j

i

yod

i bref

I

Deux roseaux fleuris

y

double yod

i long

Deux traits obliques

y

double yod

i long

Y

Bras plié paume de la main vers le haut

ayin

a fort

Â

Jeune caille

w

ou

ou

OU

(signe hiératique utilisé à la fin de la XVIIIe)

? (« Corde »)

w

ou

ou

OU

Jambe (pied et tibia)

b

b

b

B

Siège ou natte

p

p

p

P

Vipère à cornes (céraste)

ƒ

f

f

F

Chouette

m

m

m

M

Côte d’animal ?

m

m

m

M

Surface de l’eau

n

n

n

N


(parfois au ME, fréquent au NE)

Couronne  rouge

n

n

n

N

Bouche

r

r

r

R

Abri ou hutte

h

h1

h aspiré ou doux

H

Mèche de lampe tressée

h

h2

h très aspiré ou fort

H

Placenta ?

h

Ћ

h3

r (jota espagnole ou ch allemand de ach)

KH

Ventre, mamelles et queue de mammifère

h
­

h4

ch

CH

Verrou

s

z  (AE)

s

z (AE)

Z (AE)

Vêtement ou étoffe plié

s

ś

s

s

s (AE)

S

S (AE)

Pièce d’eau

š

ch

ch

SH

Flanc de colline ou de dune

q

k

qof 

k vélaire

Q

Corbeille à anse

k

kaf

k postpalatal

K

Support de jarre ajouré

g

g

g dur

G

Pain

t

t

t

T

(parfois à l’AE, fréquent au ME)

Pilon

t

t

t

T

Entrave

t

tch

ti ou tj ou tch

TJ

Main tendue

d

d

d

D

Cobra au repos

d
­

dj

di ou dj ou dch

DJ

L’ordre de présentation est celui servant au classement des mots égyptiens dans les lexiques et les dictionnaires

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