Le scribe accroupi
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Le scribe accroupi

Le musée du Louvre possède une statue de scribe exceptionnelle, c'est sans aucun doute l'oeuvre la plus connue du département des Antiquités égyptiennes.
Calcaire peint - Provenance : Saqqarah - Vème dynastie? (2500 à 2350 av JC) - H : 54 cm - L : 44 cm - P : 36 cm.

La statue ayant été retrouvée sans inscription (elle devait figurer sur le socle disparu*), on ne connaît pas l'identité de ce scribe. Auguste Mariette** aurait découvert cette statue à Saqqarah le 19 novembre 1850, au nord de l'allée de sphinx du Sérapeum, mais la localisation exacte n'est pas certaine.
A voir la qualité de la sculpture, ce fonctionnaire devait occuper un poste important, près du pharaon.
Malgré la dénomination de "scribe accroupi", l'homme est assis en tailleur dans la position traditionnelle du lotus, la jambe droite croisée devant la gauche, son rouleau de papyrus ouvert, tenu dans la main gauche. La poitrine est hypertrophiée et les mamelons sont représentés par deux chevilles de bois.
* Le socle semi-circulaire sur lequel est assis le scribe devait, à l'origine, s'encastrer dans un socle plus grand qui comportait son nom et ses titres. Ce socle n'a pas été retrouvé.
** Auguste Mariette,
grâce au témoignage du géographe grec Strabon, retrouva la nécropole de Saqqarah et découvrit, sous le sable, les sphinx qui entouraient le dromos du Sérapeum de Memphis. Dans une tombe de 250 mètres de longueur, il mit à jour plus de 7000 objets qu'il rapporta au Louvre (141 sphinx, de nombreux mastabas et le célèbre Scribe accroupi ...)

La tête est traitée de façon remarquable : l’ossature est sous-jacente, les lèvres sont minces et pincées, les narines sont dilatées. Le regard est d'une intensité et d'un réalisme saisissants, il reflète la clairvoyance du haut fonctionnaire.
La peau est peinte en ocre rouge, la couleur des hommes (les femmes sont peintes en ocre jaune), les cheveux courts sont noirs, couleur de la terre fertile d’Egypte.

Les yeux sont composés d'un bloc de magnésite blanc veiné de rouge dans lequel est enchâssé un élément de cristal de roche, sans doute légèrement tronconique, dont la partie avant est soigneusement polie. L'ensemble de l'oeil est serti dans l'orbite par deux larges griffes de cuivre soudées à l'arrière. Un trait de peinture noire dessine les sourcils

Le scribe est représenté en activité, ce qui n'est pas courant dans la statuaire égyptienne. Son pagne blanc, tendu sur les genoux, sert de support à la feuille de papyrus. De sa main gauche, il tient le papyrus partiellement déroulé, le texte y était donc écrit de droite à gauche. La main droite tenait le calame, aujourd'hui disparu. Les mains, les doigts et les ongles sont sculptés avec une délicatesse remarquable.
Les bourrelets du ventre attestent la position sociale du scribe bien nourri.
Savoir Plus sur le regard du scribe.
Le célèbre « Scribe accroupi » du musée du Louvre possède un regard qui a fasciné des générations de visiteurs. Comment les Egyptiens ont-ils pu créer une telle étrangeté dans ce regard ? Les scientifiques ont pu récemment percer son mystère.

Jusqu’en 1997, le scribe conservé au Louvre préservera tout son mystère...
C’est pour aller au-delà de cette apparente opacité qu’en 1997, les spécialistes du Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) et du Musée du Louvre ont "scanné" et analysé le scribe à l’aide des techniques scientifiques les plus sophistiquées. Ce laboratoire, qui se situe sous le Louvre, conduit des études physico-chimiques sur les œuvres d’art et ce sans prélever d’échantillons (analyse non destructive).
Point d’orgue du C2RMF, l’accélérateur de particules (AGLAE) qui propulse ses atomes à plus de 50 000 km/s, a percé le secret de la matière qui compose ces fameux yeux de cristal. Et la radiographie en a montré l’architecture. On a découvert que la pupille des deux pierres était composée d’un cristal de roche extrêmement pur. Taillé en cône, il s'enfonce réellement dans une sorte de globe oculaire. La surface du cône a été dépolie afin de créer un « rayonnement » autour de la pupille. Exactement comme l'iris de véritables yeux. Grâce à cela, nous avons appris que les Egyptiens avaient une connaissance de l’anatomie oculaire surprenante pour l’époque. L’artiste a reproduit fidèlement la courbure de la cornée et la percée de la pupille est à sa juste place, une précision et un souci du détail uniques en leur genre. Comme s’il avait voulu célébrer l’énigme de la visibilité. "Ce regard, on l'a voulu le plus vivant possible, déclare Jean-Pierre Mohen directeur du C2RMF. Un regard éternel."
Anne Bouquillon, ingénieur au LRMF, co-auteure de l’étude sur le scribe, constate que les artistes égyptiens étaient de "forts bons observateurs de l'œil humain — le segment antérieur de l'œil est directement accessible à l'observation — en même temps que d'étonnants joailliers, sachant polir des lentilles en quartz. Ils ne seront, à notre connaissance, pas égalés dans l'histoire". La médecine égyptienne aurait-elle pu inventer l’ophtalmologie avant la lettre ? À ce jour aucune preuve archéologique ne vient étayer la question de savoir si, au-delà de cette observation de l’anatomie de l’œil, les connaissances médicales étaient avancées en ce domaine.
Extrait de :
http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosart/decouv/scribe/definition.html
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