L’EGYPTIEN ANCIEN DANS LA CLASSIFICATION DES LANGUES
Dans la classification classique la
langue égyptienne ancienne appartient au groupe chamito-sémitique issu d’une
« langue ancêtre » commune. Ce groupe est divisé en trois :
l’égyptien ; le sémitique (arabe, hébreu, araméen, phénicien, akkadien) ; le
chamitique qui est lui-même subdivisé en lybico-berbère (langues à l’ouest
de l’Egypte : berbère, touareg) et en couchite (langues d’Afrique
orientale : bedja, somali, galla, saho et afar, agaw, sidama).
Cette classification est aujourd’hui fortement remise en cause. Le
chamitique manquant d’homogénéité, le lybico-berbère est maintenant
généralement rattaché au sémitique.
L’EVOLUTION DE LA LANGUE
ET DE L’ECRITURE
La langue
L’égyptien est une langue dont la
syntaxe a évolué. Il a connu cinq états successifs répartis en deux groupes
d’affinité syntaxique.
Le premier groupe
Il comprend l’ancien-égyptien (de
la période pré-dynastique à la fin de l’Ancien Empire soit de 3 100 à 2 200)
et le moyen-égyptien (de la Première Période Intermédiaire au tout début de
la Deuxième Période Intermédiaire soit de 2 200 à 1 700).
Le moyen égyptien est considéré comme l’égyptien classique, c’est en effet
lui qui a produit les grands textes littéraires.
Le second groupe
Il est composé du néo-égyptien (d’une grande partie de la Deuxième Période
Intermédiaire à la quasi totalité de la Troisième Période Intermédiaire soit
de 1 700 à 700), du démotique (de la fin de la Troisième Période
Intermédiaire au IVe siècle ap. J.-C. soit de 700 av. J.-C. à 400 ap. J.-C.)
et du copte (de 400 à 1 400, l’arabe commence néanmoins à le supplanter à
partir de la seconde moitié du VIIe siècle, il est encore employé de nos
jours comme langue liturgique par les chrétiens d’Egypte).
L’écriture
L’écriture sert à noter ces états
successifs de la langue au moyen de trois systèmes pouvant coexister au
cours d’un même état de la langue.
Le hiéroglyphique
Etymologie :
du grec « iérogluphikos » (iéros : sacré, divin ; gluphô : tailler,
sculpter, graver, ciseler), « hiéroglyphicus » en latin.
Définition : système utilisant les
hiéroglyphes comme signes d’écriture, c'est-à-dire des images de choses
réelles.
Période d’utilisation : de l’époque
pré-dynastique au IVe siècle av. J.-C. (3 200 - 400).
Support : écriture gravée ou peinte sur
les parois des monuments ou sur les œuvres en ronde-bosse et en bas-relief.
A partir de l’époque grecque (332) il ne concerne plus que les textes sacrés
gravés sur les parois des temples.
Dernière inscription hiéroglyphique : gravée à Philae et datée du 24 août
394.
A noter : il existe un hiéroglyphique cursif pour lequel les signes sont
légèrement simplifiés et qui est utilisé pour textes religieux sur bois ou
papyrus.
Le hiératique
Etymologie :
du grec « iératikos » (iéros : sacré, divin), « hiératicus » en latin.
Définition :
les signes hiéroglyphiques sont simplifiés sous une forme cursive. Avec un
peu de pratique ils sont aisément identifiables.
Période d’utilisation : de la période
pré-dynastique à la fin de l’époque romaine (3 200 - 350 ap. J.-C.)
Support : les papyrus, les ostraca
(éclats de pierre ou de poterie). A partir de la XXIe dynastie (vers 1 070)
Le hiératique est progressivement réservé aux textes religieux sur papyrus.
Le démotique
Etymologie :
du grec « dêmotikos » (dêmos : peuple), « démoticus » en latin.
Définition : extrême simplification du
hiératique à tel point que les signes ne sont plus identifiables.
Période d’utilisation : d’une partie de
la Troisième Période Intermédiaire à l’époque romaine (700 av. J.-C. - 450
ap. J.-C.)
Dernière inscription démotique : gravée
par un païen à Philae en 452 ap. J.-C.
Le copte
Etymologie :
du grec « aiguptios » (égyptien).
Définition : ultime transformation de
l’égyptien utilisant l’alphabet grec augmenté de sept signes démotiques
servant à noter des phonèmes inconnus du grec.
Période d’utilisation : apparaissant peu
avant le christianisme (donc avant le copte parlé) il se généralise entre le
IIe et le IIIe siècle.
Utilisé jusqu’en 1 400 il est néanmoins progressivement supplanté par
l’arabe à partir de la seconde moitié du VIIe siècle.
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