CRAPOUILLOT juillet 1933 |
P17-18 |
CONSEQUENCES DE VERSAILLES |
Malheureusement, la politique (le lEntente, et
notamment celle de la France, fournit à la propagande hitlérienne de nombreux arguments.
Quand la République fut proclamée et larmistice conclu, les grandes masses du
peuple allemand crurent de bonne foi à. lavènement dun temps nouveau, à une
ère de fraternité et de réconciliation des peuples, au désarmement et à la paix
mondiale. Jamais le peuple allemand ne fut plus
" européen " quen
novembre et décembre 1918. Ce qui porta à la République Allemande le premier coup sérieux, fut que les vainqueurs aient considéré la nouvelle et démocratique Allemagne comme un "camouflage",et quils laient traitée avec la même rigueur quils eussent réservée à lEmpire. Dautres fautes psychologiques de première grandeur furent le maintien du blocus et la rétention des prisonniers allemands bien après la conclusion de larmistice. Quels quaient été les motifs dordre militaire ou politique pour justifier ces mesures, leur effet moral sur le peuple allemand fut désastreux. Les pères et les mères ne comprenaient pas pourquoi leurs petits |
devaient continuer à mourir de faim, pourquoi les maris et les frères devaient demeurer en captivité, puisque la guerre était terminée. Ces deux faits ont empoisonné le terrain sur lequel le pacifisme démocratique devait tracer ses sillons. Cest de là que naquit la méfiance de nombreuses couches envers la doctrine de rapprochement des peuples. De même, la solution dautres questions, telles que les Réparations et lEvacuation de la Rhénanie, fut poussée à Paris avec trop dhésitation, même lorsquon y mettait beaucoup de bonne volonté. On na pas su faire le geste, ou, quand il se produisait, il venait, psychologiquement parlant, trop tard. Quelle matière inépuisable dagitation offrit à Hitler et à ceux qui lui faisaient cortège la présence de troupes coloniales sur le Rhin, " La Honte Noire ". Et comme se serraient les poings des auditeurs mal nourris et pauvrement vêtus quand les tribuns incendiaires du National- Socialisme lançaient cette affirmation que lAllemagne, conformément au Plan Dawes, payait un " tribut " de 80 mark chaque seconde 4.800 mark pour chaque minute qui s'écoulait, 288.000 mark pour chaque heure etc |