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CRAPOUILLOT juillet 1933 |
P 6-7 |
LA JEUNESSE HITLERIENNE (Keystone)
HITLER EST-CE LA GUERRE? PAR UN ALLEMAND |
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AVANT-PROPOS |
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CELUI qui, vivant en Allemagne, voudrait
chanter autre chose, une mélodie dune qualité plus haute que le Horst-Wessel
Lied, celui-là se voit clore impitoyablement la bouche. Cest pourquoi dans cet
exposé qui, je lespère, ne manquera pas, en dépit de ma juste indignation et de
mon exaspération, dobjectivité historique, je madresse à lopinion
étrangère, et en premier lieu à celle de la France. La France a, plus quun autre
pays, le droit de savoir ce qui se passe réellement en Allemagne, car les deux peuples,
rivés par leur frontière commune sur la même galère, vivent dans une commune
dépendance du sort. Ils sont liés dans lheur et le malheur et ils nen auront
terminé de souffrir de ce lien que lorsquils en auront pris vraiment conscience et
en tireront les conséquences logiques qui peuvent sexprimer ainsi : Annulation du
traité de... Verdun (en lan 843). Je pense que cet ouvrage peut être utile
aux Français parce quil émane dun Allemand qui se trouva au milieu du
tourbillon des événements et qui connaît réellement les tenants et les aboutissants
mieux quun quelconque correspondant étranger écrivant, après trois jours passés
à Berlin, des articles profonds sur lhermétisme de lâme allemande.
Je ne suis pas sans reconnaître moi-même les lacunes de cet ouvrage. Les
circonstances en sont, pour une certaine part, responsables, car cet exposé fut confié
au papier par un proscrit qui se trouve dans la constante nécessité de se cacher pour ne
pas venir augmenter dune unité la masse 50.000 environ des
prisonniers ou des internés dans des camps de travail forcé. La technique de ce jeu de cache-cache sacquiert vite en de telles conjonctures. Depuis le jour où jai dû fuir pour me soustraire aux poursuites des sbires des Sections dAssaut, je nai jamais dormi plus de trois nuits dans le même lit. |
Dune cachette sûre qui métait
réservée chez un ami, ou chez lami inconnu de moi de ce même ami, je passais dans
une chambre dhôtel, ne faisant partout que de courtes haltes, toujours repartant
aussitôt quarrivé. Et cela nest pas près de prendre fin. Je ne puis
mempêcher de sourire quand je me représente où je pourrai bien être quand
paraîtront ces lignes. Certainement plus dans les mêmes lieux où je les ai écrites...
Et je les ai écrites, ces lignes cahotées, dans les circonstances parfois les plus
invraisemblables, sans aucune possibilité de consulter la moindre documentation,
quelquefois même pendant que sous mes que sous mes fenêtres, au coin dun hôtel
borgne, éclataient les coups de feu dune " explication " entre des
Chemises Brunes et quelque passant attardé. Je nenvie aucunement le traducteur inconnu qui aura la tâche de rassembler et de coordonner les feuillets dun tel manuscrit. Car cest par " pièces détachées " et par différents canaux quil parvint dabord en Suisse, puis à son lieu de destination définitif. Et les fragments écrits tantôt au crayon, parfois (plus rarement) à lencre, nétaient pas, jen ai conscience, des plus lisibles Les pages écrites à lencre violette le furent dans lappartement dune star de cinéma qui avait offert un asile au proscrit bien quelle ait tenu, dans un film " national ", un rôle non moins " national ". Ni léditeur, ni le traducteur rie connaissent le nom de lauteur Cétait une précaution indispensable, car si les bandits, pour qui cest devenu un " sport national " de pendre leurs adversaires politiques, apprenaient ce nom et quils parvinssent à me dénicher, mon Dieu! je ne suis pas autrement nerveux, mais, à cette pensée, jéprouve tout de même une sensation désagréable à lendroit de la cravate. |
A BERLIN, LES SECTIONS HITLERIENNES DEFILENT PAR LA PORTE DE BRANDEBOURG
LE JOUR "DU REVEIL DE LA NATION" (Rap)