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Les offrandes anatomiques sont un autre type d'ex-voto. Un peu partout en Gaule*, dans les sources et les sanctuaires de l'eau on a découvert un nombre impressionnant de jambes, de pieds, de bras, de têtes, de tablettes représentant des organes internes : le cœur, les poumons, les intestins... Les pèlerins déposaient un ex-voto représentant la maladie dont ils souffraient soit pour en demander la guérison soit en signe de remerciement quand ils avaient été exhaussés. Aujourd'hui encore, cette pratique est très usitée, notamment dans la religion chrétienne : voir des exemples ici A Sceaux-du-Gâtinais, le bassin du nymphée a livré des
offrandes très diverses, soit à l'intérieur, soit dans l'environnement immédiat
et certaines pourraient provenir d'une utilisation avant la conquête romaine : Quelques offrandes anatomiques découvertes à Sceaux-du-Gâtinais :
Autres lieux de découvertes : dans les
Sources de la
Seine, en Côte-d'Or, à la
source des Roches à Chamalières, dans le Puy-de-Dôme, à Luxeuil, en Haute-Saône, à Coren-les-Eaux
dans le Cantal, à Vichy, au Mont-Dore, à Chassenon (Cassinomagus)
...
Les ex-voto d'yeux Les ex-voto d'yeux sont abondants dans tous les sanctuaires de l'eau et on en a retrouvé un certain nombre à Sceaux :
Pourquoi tant d'ex-voto d'yeux dans
tous les sanctuaires de l'eau ?
Les cachets d’oculiste A l'époque gallo-romaine, l'art médical s'exerce sous l'égide de la religion. Les cachets d'oculiste, qui semblent une spécificité gauloise, sont donc vraisemblablement confectionnés par des prêtres : les druides qui sont de véritables savants. Il ne semble pas cependant que que tous les oculistes soient rattachés à un sanctuaire de l'eau. "La médecine n’est pas à proprement parler une
science mais plutôt une pratique qui s’abreuve de connaissances scientifiques.
Elle bénéficie en Gaule de l’influence rationnelle des druides qui à l’empirisme
substitue l’observation du corps et de l’effet des plantes, et aux rites
magiques la recherche des causes et celle de l’obtention d’authentiques
guérisons." Les oculistes de la Gaule sont connus par les cachets qu’ils imprimaient sur les bâtonnets de collyres solides qui étaient ramollis ou délayés au moment de l’emploi. Ils revêtent l’aspect de petites tablettes rectangulaires ou carrées, en pierre dures dont les quatre côtés sont gravés en creux et à l’envers. L’inscription précise l’identité du praticien, le nom du collyre et sa composition, l’affection traitée par le médicament et parfois son mode d’application. Voici par exemple ce que l’on peut lire sur un cachet découvert à Boinville-le-Gaillard dans les Yvelines :
Les indications sont souvent générales : « contre les douleurs » (ad dolores), contre les brûlures » (ad adustiones ou ad fervores), « contre les écoulements » (ad reumatica ou ad omnes liquores), etc. Les notations les plus fréquentes concernent la conjonctive, « contre la conjonctivite » ( ad lippitudinem) . On trouve aussi des collyres censés prévenir de la cataracte.
Élaborés à base de végétaux – safran, cannelle, pavot, coing, fleurs de buis,
etc. – de métaux comme le cuivre ou de substances animales comme le fiel,
certains de ces collyres
offraient d’incontestables vertus anesthésiantes, calmantes ou thérapeutiques.
Ils soignaient notamment les maladies de la cornée, du cristallin, les
conjonctives à ses différents stades – avec des préparations appropriées pour
chacun – et les maladies des paupières. Mais plus que des maladies, ils
traitaient leurs symptômes ainsi que le spécifient des indications comme :
« pour l’éclaircissement de la vue », « suppurations » ou « brûlures »…
La
spécialité des praticiens gallo-romains en matière d’affections de la vue, est
soulignée par Celse, célèbre médecin romain du 1er siècle, qui loue le
traitement appliqué en Gaule contre « le flux d’une pituite (mucosités) peu
épaisse qui altère l’état des yeux ». Pour lui, l’intervention la plus efficace
est celle qui se pratique en Gaule Chevelue : « Les médecins là-bas,
explique-t-il, choisissent des vaisseaux situés sur les tempes et sur le sommet
de la tête » et les cautérisent, obstruant ainsi les vaisseaux superficiels par
lesquels, croyait-on, ces mucosités descendaient du cerveau. Cachets d’oculiste
à Vidy
La préparation des médicaments selon Jean-Luc Schütz (http://www.ialg.be/collections/archeologie/perioderomaine/I_6382.html) L’oculiste TITVS
prescrivait des médications à base de safran (Crocodes) pour soigner la
conjonctivite granuleuse et des remèdes à base de suc de balsamier (Opobalsamatum)
pour la baisse d’acuité visuelle (amblyopie). Pour prévenir des maladies, les Gaulois avaient l'habitude de porter des amulettes qui les protégeaient (pouvoir prophylactique). Ci-dessous, deux exemples trouvés à Beaune-la-Rolande, La Justice
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