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L'ART  DES  CELTES

 Plan de la page :

Les caractéristiques de l'art celtique

Les différents styles de l'art celtique

Un art de petits objets utilitaires
Un art du métal
Un art du décor
Un art ouvert aux influences extérieures
L'architecture
La sculpture
La céramique
L’art du premier âge du fer (Hallstatt)
L’art du deuxième âge du fer (la Tène)
-
Le premier style
- Le style de Waldalgesheim
- Le style plastique
- Le baroque celte
Un mot mal connu? Double cliquez pour ouvrir le dictionnaire.

    L'art celtique a été souvent ignoré, voire méprisé, alors qu'il mérite, compte tenu de sa qualité et de son originalité, toute notre admiration.
     L'art des Celtes commence avec le premier âge du fer
(la période hallstattienne), mais certains qualifient toutefois l'âge du bronze de "proto-celte" (champs d'urnes) et d'autres pensent que l'art strictement celtique correspond au second âge du fer (la période de la Tène). L'art de la 1ère période du fer est basé sur un géométrisme rectiligne tandis que l'art de la Tène utilise surtout la courbe et la contre-courbe.

Les caractéristiques de l'art celtique

Un art de petits objets utilitaires :

     L'art celtique se manifeste surtout dans des petits objets usuels, conçus pour les hommes (les chefs) et non les dieux.
Il s’exerce principalement dans les domaines :
-
de l’armement : toutes les pièces de l’équipement du guerrier sont des objets d’art : chars, épées, pointes de lance, boucliers, casques, poignards...
- du foyer : chenets, cornes à boire, récipients, en métal (les fameuses situles) ou en céramique.
- de la parure : t
orques ou gros colliers de métal, bracelets, boucles d’oreilles, pendentifs, boucles de ceinture, fibules, rasoirs, miroirs...
     Les Celtes ne s'intéressent pas à la représentation fidèle de la nature, ils ont développé un art aux tendances curvilignes et non figuratif, un art original, inventif, qui privilégie la stylisation et utilise abondamment la courbe, la volute, l'arabesque, un art qui tend vers l'abstraction.


Fibule double
(8,5cm)
Musée de Munich

Parmi les objets d'usage courant, les fibules ont été exécutées avec un soin particulier. Ancêtre de notre épingle à nourrice, la fibule servait de broche pour fermer les vêtements. Elle est parfois formée de deux agrafes reliées à une chaînette à laquelle pendent de petites boules de métal. Si les fibules vont souvent par paire, c'est qu'il en fallait une sur chaque épaule ou de chaque côté de la poitrine pour tenir le vêtement. On a retrouvé des centaines de fibules dans les tombes de dames de haut rang. Outre son caractère utilitaire et décoratif, la fibule avait une signification symbolique et jouait le rôle d'amulette pour conjurer le mauvais sort. A ce titre, les fibules ont été déposées dans les sanctuaires, sur les autels de divinités de la santé et la fécondité comme offrande ou ex-voto. Ci-contre, fibule en bronze avec boules en métal blanc et incrustations d'émail rouge (provenance : tombe de femme à Campi-Neri en Italie, Haut-Adige).

     En Europe centrale, au début de l'époque de la Tène, les fibules en bronze "à masque" mêlent des animaux fantastiques à des représentations anthropomorphes (humaines) à la limite de la caricature. Parmi les animaux, les oiseaux sont les plus représentés, ils prennent des formes fantastiques. Les visages ont toujours l'aspect de masques et sont le plus souvent placés à la partie inférieure de la fibule. Ces motifs sont exécutés avec soin et coulés par le procédé de la cire perdue. Il semble que les représentations céphalomorphes (en forme de tête) aient revêtu, au-delà de l'aspect esthétique, un sens magique.


Fibule zoomorphe :
- de profil, tête d'oiseau de proie à huppe
- de face : tête de renard avec un long museau
Bronze, longueur 4,8 cm, musée de Munich


Fibule décorée de masques et d'animaux fantastiques
Bronze, longueur 8,9 cm,
musée de Nuremberg


Fibule à masque
(l'épingle manque)
Bronze, longueur 2,4 cm,
musée de Munich
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Un art du métal :

L’art des Celtes est avant tout un art du métal qui utilise surtout le
bronze, le fer et l’or. Les Celtes sont experts en chaudronnerie, ils peuvent fabriquer des chaudrons de moins d'un millimètre d'épaisseur. Ils sont aussi d'excellents orfèvres, ils vouent une véritable passion pour l'or : fabrication de bijoux, de pièces de monnaies... (plus de cent mines d'or gauloises ont été découvertes dans le Limousin). L'orfèvrerie s'enrichit aussi du travail
de l'ivoire, de l'os, de la corne, des pierres précieuses, du verre
(bracelets, amulettes, perles), de l'ambre, du corail (efficace contre le mauvais sort), ce dernier étant remplacé par les émaux à l’époque de La Tène. Mais l'art des Celtes est aussi capable de s’exercer sur la pierre et la céramique.

Ce récipient à vin (oenochoé) est un bel exemple du savoir-faire des Celtes dans leurs domaines de prédilection :
le bronze : finesse du décor de l'anse et du bec verseur (animaux stylisés et visage humain sur l'attache inférieure de l'anse)
le corail : incrustations sur le bec de la cruche.
les émaux : technique du champlevé.
Provenance : Basse-Yutz, Moselle, IVème siècle av JC. British Museum de Londres.


Haut : 80 cm


Haut : 16 cm

Ce bouclier en bronze martelé et repoussé, magnifiquement décoré, témoigne de la remarquable habilité des Celtes à travailler le métal. Il a été trouvé dans la Tamise, à Londres. Il est décoré au centre d'un grand cercle relié par des motifs en spirale à deux cercles plus petits placés aux extrémités du bouclier aux angles arrondis. La surface des trois cercles est occupée par des motifs curvilignes symétriques entourant des cercles concentriques incrustés de cabochons de verre rouge (émail). Il est probable que ce bouclier était un accessoire de cérémonie. British Museum (Londres).
Le casque à visière d'Amfreville (Eure) IVème s av JC, reprend les mêmes thèmes d'ornement : spirales, filets en S, roses... La calotte est en bronze, maintenue par deux cercles d'acier, recouverte d'un placage de feuilles d'or (or repoussé et martelé) incrustées de boutons d'émail qui, en grande partie, ont disparu.
Musée de St Germain-en-Laye.


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Le dépôt de Vaudrevanges (Sarre), trouvé dans un marécage, date de l'âge du bronze (VIIIème siècle av JC). Il montre tout le soin apporté par les Celtes (Comme pour tous les peuples cavaliers) à la parure des chevaux : phalères (pièces décoratives de harnachement), disques... Au centre de la photo, un magnifique tintinnabulum constitué de larges anneaux de bronze qui tintaient lorsque le cheval avançait. Musée de St Germain-en-Laye.

Un art du décor :

L'art des Celtes est un
art du décor qui ne cherche ni à copier la réalité, ni à en donner une image idéale. Cette volonté de faire de l’art un pur décor est bien un choix délibéré puisque les Celtes n’ignoraient pas, ou cessèrent vite d’ignorer, la représentation du visage humain (comme en témoignent les statues, le chaudron de Gundestrup) et celle des animaux.
Sur les métaux, le décor est estampé, ajouré, incrusté, perforé, rehaussé, gravé. On applique aussi de l’or en feuille sur le fer et le bronze. La peinture est essentiellement utilisée sur la céramique.
Dès ses débuts, l’art celte stylise et transforme animaux et plantes, il aime particulièrement la courbe et la contre-courbe, la spirale, le tracé en S, la triscèle et la svastika, la rosette et la lyre, la feuille (et en particulier la feuille-virgule) et le lotus, les larmes, les
vessies de poisson.

Fragment d'un fourreau avec décor de têtes, palmettes et courbes, sur cuivre martelé et estampé. La tête est est tellement subordonnée au motif en palmette qu'elle en perd presque l'apparence humaine. Les yeux, les sourcils, la bouche sont stylisés. La bouche, petite, les lèvres minces, est caractéristique du style de la Tène. (musée de Cardiff).

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Un art ouvert aux influences extérieures :

Cet art original ne reste pas fermé sur lui-même, il emprunte aux arts méditerranéens, exemple des monnaies qui imitent les pièces d’or macédoniennes et exemple de l'emploi de motifs décoratifs, comme la palmette grecque. L’art celtique emprunte aussi à l’Antiquité barbare
; des Scythes, il retient certaines figures animales, du Caucase, il prend la technique de l’émail.


Provenance :
Paillard (Oise)
Ier s av JC
10,5 cm x9,8 cm
Musée de Breteuil

Très amateurs de couleurs, les Celtes employèrent l'émail dès le IVème siècle av JC. Cet émail était exclusivement de couleur rouge. La technique la plus répandue consistait à fabriquer des cabochons en forme de pastille qui étaient fixés sur l'objet à l'aide de rivets ou de colle. L'émail était surtout utilisé sur les fibules, les torques, les bracelets, les casques et les fourreaux d'épée. La technique du champlevé, où l'émail est fondu directement dans des creux sur l'objet à décorer, s'est développée à partir du IIIème siècle av JC. A partir du Ier s av JC, apparaissent d'autres couleurs, le jaune et le bleu principalement.
Ci-contre, la
plaque de bronze ajourée est munie sur son revers de passants qui permettaient de la fixer sur une courroie et faisait sans doute partie d'un harnachement de cheval.

L'architecture :

Il n’y a pas d’architecture celtique puisque les Celtes n’ont pas construit en pierre, mais en bois et en torchis.

La sculpture
 

 

Pendant longtemps, la représentation du corps humain a été interdite, sauf lorsqu'il s'agissait de divinités ou de morts. Le premier exemple de grande sculpture humaine en ronde bosse est la stèle funéraire de Hirschlanden (Allemagne, fin du VI ème siècle av JC), fortement marquée par l'influence italique. Elle représente un guerrier héroïsé, grandeur nature, casqué, mais nu. Il porte aussi un torque autour du cou et une ceinture à la taille qui retient son poignard (signes d'un personnage d'un rang élevé, sans doute le mort enterré dans le tumulus). Les éléments barbares se juxtaposent à ceux du style classique : les jambes fortes et bien dégagées sont inspirées de modèles étrusques, alors que les bras sont traités en bas-relief (l'artiste n'a pas pu se libérer de la tradition qui imposait des signes symboliques à la position des bras). Pierre de sable, 150 cm, musée de Stuttgart.
     La grande statuaire apparaît dans le midi de la Gaule, à partir du IIIe siècle avant JC, pour gagner ensuite la vallée du Rhin et la Bohême. Avant cette intervention méditerranéenne, l’art celtique ne connaissait que les petits bronzes et non pas la grande sculpture, cependant, cette dernière sera toujours typiquement celtique dans le choix de ses thèmes, animaux fantastiques par exemple.
L
’ensemble monumental découvert à Roquepertuse, non loin d’Aix-en-Provence et déposé au musée
Borély de Marseille, formait une sorte de portique, dont les piédroits étaient creusés d’alvéoles destinés à recevoir des crânes humains, le linteau est décoré de têtes de chevaux gravées. Plusieurs statues accroupies étaient associées à ces fragments architecturaux, un oiseau stylisé, ainsi qu’un «Janus» constitué de deux têtes accolées. Savoir plus

Le portique de Roquepertuse avec les crânes dans les alvéoles des piliers

Musée Borély
Marseille
III° s av JC


 


Calcaire avec traces de peinture.
Hauteur 20 cm,
Vème s av J

Tête de Janus du portique du sanctuaire de Roquepertuse. Les traits du double visage (un visage tourné vers la vie, l'autre vers la mort?) sont stylisés à l'extrême pour montrer l'immuabilité du détachement suprême. Le crâne dénudé, le nez, la bouche et les yeux fortement marqués renforcent la sévérité.
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Dieu ou héros assis en tailleur de Roquepertuse. Il porte une sorte de pectoral en lanières, la tête a été brisée.
Sculpture du Vème s av JC, réutilisée dans la construction du sanctuaire du IIIème s. av JC.
Calcaire avec des traces de peinture, hauteur 105 cm.


La Tarasque
ou
la Bête de Noves

Le groupe intitulé la «Bête de Noves» (musée d’Avignon) figure la mort sous la forme d’un carnassier androphage, (voir aussi celui de Vienne-en-Val) tenant à la fois du lion, d’inspiration méditerranéenne, et du loup, d’origine gauloise. Il montre combien les Gaulois ont été obsédés par la mort et dominés par le sentiment de la puissance irrémédiable de l’au-delà. De ce sentiment, ils ont donné ici une expression tout ensemble fantastique et horrible: tête plate du monstre, avec la gueule largement ouverte et garnie de dents triangulaires, têtes de morts barbues aux yeux clos. La technique particulière de la crinière, dont les touffes de poils ont été séparées en masses délimitées par des courbes, les lignes profondément incisées qui sillonnent les flancs et les pattes de l’animal et qui évoquent les os et les tendons sont autant de traits de stylisation caractéristiques de l’art animalier.
     D'autres oeuvres du midi de la France: le guerrier de Sainte-Anastasie (Nîmes), les têtes coupées d’Entremont. L'Allemagne et la Tchécoslovaquie offrent aussi de belles pièces : tête d’Heidelberg, à Karlsruhe, et tête de Msecké-Zehrovice, au musée de Prague. Toutes ces œuvres semblent exprimer l’idée de la mort, ou parfois, plus précisément, celle du mort « héroïsé ».

Sculpture de pierre découverte en Tchécoslovaquie, près de Prague, à Msecké Zehrovice, dans une enceinte sacrée avec des ossements d'animaux sacrifiés. Il ne s'agit pas d'un portrait mais d'une représentation hautement stylisée : yeux saillants rapprochés et soulignés de bourrelets, sourcils et moustache en volutes décoratives. Seul le torque est représenté avec réalisme (modèle à bouts renflés).
Schiste argileux, hauteur : 23,5 cm, vers 150 av JC.

Extrait de l'exposition de Bibracte : "Les Gaulois font la tête"

Le groupe de Paule IIe s. av. J.-C.
Paule (Côtes-d’Armor), Camp de Saint-Symphorien, forteresse aristocratique du second Âge du Fer, dans des fossés de la fin du IIe s. av. J.-C. (bustes 1-2-3) et de la première moitié du Ier s. av. J.-C. (buste 4) Originaux et copies : Service régional de l’Archéologie, Rennes.

Le groupe sculpté de Paule, composé de quatre personnages, est un exemple unique pour l’archéologie celtique. Considérés dans leur ensemble, une expression commune, un air de famille unissent ces visages. Cependant chaque sculpture est singulière, par la taille et par des détails anatomiques. Enfin, la plus grande tient un instrument de musique et porte le torque, ces deux objets indiquant à n’en pas douter un statut particulier (celui de barde, décrit par la littérature antique ?).
Ne peut-on pas penser à une sorte de galerie d’ancêtres, dont le rôle serait de manifester le prestige de la lignée et de protéger les vivants ? Ceci cadrerait bien avec le lieu de découverte (une résidence aristocratique occupée pendant un demi millénaire). Ceci permettrait aussi de préciser la fonction des bustes de pierre de la fin de l’âge du Fer, toujours absents des sanctuaires mais parfois associés à des lieux de vie.

Le contexte de découverte contribue au caractère exceptionnel de ce groupe sculpté : un habitat aristocratique occupé du VIe au Ier s. avant J.-C. Les bustes ont été retrouvés dans les fossés de la phase de fortification la plus monumentale. La roche rare dont ils sont faits (métahornblendite) et l’homogénéité de leur style montrent qu’ils ont fait partie d’un même ensemble. Concourent à l’homogénéité de style le visage simpliste, les oreilles en forme de palmette, la coiffure à bandeau ou diadème, le tronc traité à l’économie, tandis que le buste à la lyre se distingue par la présence de bras et de mains tenant l’instrument et par le torque de forte section enserrant le cou. Les socles débordants, taillés en pointe, indiquent que les sculptures étaient fichées sur un support, peut-être en hauteur, comme permet de le présumer la finition sommaire du dessus des têtes.
     "Les Gaulois font la tête" (2010)

 
La céramique :
 
     Les Celtes furent réputés dans le travail du métal. En revanche, en poterie, s'ils utilisèrent le tour de potier dès le Vème siècle av JC, ils n'acquirent jamais la technique des artistes classiques dont les productions se retrouvent souvent dans les tombes gauloises.


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Avec le tour du potier, les Celtes élaborèrent de nouvelles formes, notamment les flacons "lenticulaires" à panse aplatie. Ce flacon provient de Matzhausen (Bavière), il est décoré d'un bandeau d'animaux (gravés et estampés) dont les sujets sont très anciens. Toutefois, les cerfs, les biches, les sangliers, les coqs de bruyère étaient traditionnellement représentés par paire, ici, ils sont isolés, mais l'artiste a ajouté un loup poursuivant un lièvre. Le corps de ces animaux est traité d'une façon décorative, les lièvres ont par exemple les cuisses en forme de "vessie de poisson".

Les différents styles de l'art celtique

     L’art du premier âge du fer (Hallstatt) Voir les pages sur Hallstatt hier et aujourd'hui

      L'apparition du fer n'a pas entraîné la disparition du bronze qui continue à être utilisé pour les bijoux.
Le premier âge du fer se caractérise par un décor géométrique. Ce décor est le plus souvent gravé sur des plaques de bronze ornées au repoussé par estampage : garnitures de ceintures de cuir, de chars, ou de grands seaux (situles). Cet art tend déjà à devenir figuratif, on y voit des hommes et des animaux sous forme de croquis simplifiés. Cette tendance au schématisme linéaire, d’origine hallstattienne, ne disparaîtra jamais complètement de l’art celte. Les barques solaires, les rouelles, certaines figures d’oiseaux sont parmi les motifs préférés. Le goût de l’ornementation entraîne souvent une surcharge. Certaines  techniques sont déjà connues : l’articulation des pièces métalliques, l’incrustation du corail.

Urne décorée (Sublaines, Indre-et-Loire, VIII°-VII° av JC)
Cette urne funéraire est ornée de bandes de peinture rouge qui alternent avec des lamelles d'étain dessinant des motifs. On peut distinguer un char avec ses quatre roues, la caisse, le timon et les deux chevaux attelés. Musée de St Germain-en-Laye.
     Le premier âge du fer, c'est la première époque des sépultures à chars comme celle de Vix. Ces chars semblent être des véhicules purement rituels, impropres aux longs trajets.


Le cratère de Vix
Musée de
Châtillon-sur-Seine
 


Le collier d'or qui était posé sur la nuque avec un agrandissement des chevaux ailés qui le décorent.

Ce cratère a été trouvé, en janvier 1953, dans la tombe d'une princesse, à Vix (côte d'Or). La chambre funéraire se trouvait sous un tumulus de 6m de hauteur, composé d'un amas de pierres et de terre. L'inhumation de la princesse a eu lieu vers 530 av JC, dans l'enceinte fortifiée qui avait été construite sur le Mont-Lassois, près de Vix, en Bourgogne. Dans la tombe (une pièce carrée de 3m de côté), la princesse, âgée d'une trentaine d'années, reposait sur la caisse d'un magnifique char dont les quatre roues avaient été démontées et déposées le long des murs du caveau. La défunte était parée de bijoux : un collier d'or fin de 480 grammes posé sur la nuque (d'abord pris pour un diadème), un torque en bronze, un collier de perles d'ambre, des bracelets, des fibules ornées de corail agrafaient ses vêtements. La tombe contenait aussi de la vaisselle grecque et un énorme vase en bronze fabriqué par les Grecs, sans doute à Tarente (ce qui témoigne des nombreux échanges entre le monde celte et le monde grec, ici la Grande-Grèce). Cette pièce magnifique pèse 208 kilos, mesure 1,64 m de haut et 1,20 m de diamètre, c'est le plus grand vase grec connu à ce jour. Les anses en volutes sont supportées par des gorgones dont le corps se confond avec la queue des serpents. Le col est décoré par un bandeau en relief qui représente un défilé d'hoplites et de chars à quatre chevaux. L'usage de ce vase d'un volume de 1200 litres est difficile à imaginer, il avait sans doute une signification rituelle. Ce vase était certainement un cadeau diplomatique offert à la princesse pour la remercier du commerce qui s'effectuait sur son territoire. En effet, l'oppidum du Mt Lassois était devenu la plaque tournante de l'étain qui y transitait entre la Cornouailles et l'Italie: l'étain était débarqué à Vix où la Seine cessait d'être navigable, pour être transporté en Italie par voie terrestre.
Pour en savoir plus sur le vase :
http://culture.france3.fr/dossiers/france/6990605-fr.php

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Hauteur 23,8 cm, musée de Ljubljana.

Situle (seau) en cuivre avec trois frises évoquant des scènes de la vie quotidienne des Celtes. Cet objet a été trouvé en 1882 en Yougoslavie par un paysan de la localité de Vace. Il date du Vème siècle av JC. La plupart des décors des situles ont pour sujet des divertissements : repas de cérémonie, rites funéraires, processions de cavaliers et de prêtres, sacrifices d'animaux. Des détails réalistes côtoient des motifs symboliques (ici, l'oiseau de la mort survole la scène du bandeau supérieur). Cliquer sur la photo pour voir les détails.


Longueur du char
35 cm, VII° s av JC


Hauteur de la femme : 22,6cm

Les Celtes de l'âge de fer incinéraient leurs morts et, parmi les offrandes, déposaient dans la tombe, près de l'urne funéraire, un char miniature, symbole du véhicule du défunt. Ici, au centre du char, une femme nue, entourée de personnages, tient un chaudron contenant sans doute un liquide à l'usage du défunt. Derrière elle, un groupe mène des cerfs au sacrifice. Cette femme est-elle une divinité de la fertilité ou l'une de ses prêtresses? Provenance : tumulus de Strettweg en Autriche.
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L’art du deuxième âge du fer (la Tène)

On peut le décomposer en plusieurs courants :
- Le « premier style » (du Ve siècle av JC au milieu du IVe siècle av JC) : les vallées du Rhin et de la Marne sont les foyers principaux du « premier style ». On retrouve le goût de la symétrie et des motifs en frises ou en bandeaux. Les décors d’inspiration méditerranéenne (palmette) sont stylisés (en Grèce, c’est alors l’époque classique), mais on note une préférence pour les motifs curvilignes entrelacés, motifs végétaux, plus ou moins identifiables, et motifs linéaires. L’influence grecque, venue par l’Étrurie, reste vive, en particulier dans la poterie. Dans le même temps s’exerce une influence orientale.

Le bol de Schwarzenbach.
Les Celtes ont le goût du bel objet, ils poussèrent le raffinement jusqu'à embellir certains objets d'importation trop banals à leur gré. Ainsi, sur ce bol en bois, d'origine grecque, un artisan celte de la région rhénane l'a recouvert d'une résille en or battu avec un décor estampé et ajouré. (Diamètre 12,6 cm, hauteur 8,5 cm, IVème siècle av JC. Musée de Berlin).

Le disque d'Auvers (Auvers-sur-Oise).
Or appliqué sur un disque de bronze décoré en repoussé. Les motifs curvilignes et bombés sont cernés par un trait perlé. Des incrustations de corail parsèment l'ensemble. (diamètre 10 cm, Bibliothèque nationale de Paris)
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- Le style de Waldalgesheim (Du milieu du IVe siècle avant JC au milieu du IIIe siècle av JC) : le style libre, dit de Waldalgesheim, d’après le site où ont été faites les découvertes les plus intéressantes, s’étend sur de plus vastes territoires que le « premier style ». Il voit la disparition de la symétrie, du moins dans le détail. C’est le règne incontesté de la ligne courbe, qui déforme systématiquement tout ce que la réalité propose, et opère une fusion des divers motifs, les lignes finissent par s’imbriquer en figures irréelles d’oiseaux ou d’autres animaux. Ce style subsistera en Irlande bien au-delà de l’ère chrétienne.
Le «
 style des épées » est un cas particulier du style précédent, la forme des objets sur lesquels il s’exerce (les épées et leurs fourreaux) impose l’étirement des motifs décoratifs, tandis que le découpage en diagonale entraîne leur asymétrie.


Les Celtes, hommes et femmes, raffolaient des bijoux : torques, colliers, bracelets... Les torques (colliers rigides) sont constitués par une barre de métal terminée par des tampons plus ou moins volumineux, parfois creux. Les femmes portent les torques au début de la Tène, puis ils semblent être réservés aux hommes, aux héros ou aux dieux : voir le dieu EUFFIGNEIX.
En haut, torque à fermoir en or battu, décor en repoussé (diamètre 22 cm, musée de Dublin).

En bas, le torque de Trichtingen en argent du IVème siècle av JC (musée de Stuttgart, Allemagne)
Voir le fabuleux torque de Tayac.
- Le style plastique (début du IIème siècle av JC) : il est caractérisé par une recherche systématique des reliefs accentués, une mise en valeur nouvelle des ombres et des lumières dans les trois dimensions tandis que les figures humaines et animales sont traitées à la manière expressionniste. Ce style introduit de nouveaux motifs comme la trompette mais ne supplante pas le style libre et coexiste longtemps avec lui. Les bracelets se gonflent de nodosités, les harnachements et ornements de char sont de véritables chefs-d'oeuvre avec un décor prenant parfois l’aspect de têtes humaines.
Au moment où, sur le continent, s’épanouit le style plastique et que le style libre est encore courant, les premiers objets celtes parviennent aux îles Britanniques, ils y inspireront un art insulaire plus vivace que partout ailleurs.
A la même époque, on voit naître l’art original des monnaies gauloises.


Statère des
Parisii

Les Celtes commencent à émettre des monnaies à partir du IIIème siècle av JC. C'est sans doute une conséquence de l'essor du mercenariat. L'utilisation de la monnaie dans les transactions commerciales s'imposa lentement, elle se généralisa avec l'apogée des oppida. Les premières monnaies sont des imitations assez fidèles du statère de Philippe II de Macédoine, monnaie très appréciée dans tout le monde antique. Ensuite, la monnaie devenant le symbole du pouvoir, chaque cité tend à exprimer sa souveraineté en distinguant son monnayage de celui des voisins. Ci-contre, le statère en or des Parisii.
Cliquer sur la pièce pour en savoir plus.
Voir la page sur le monnayage en Gaule
- Le baroque celte :
La conquête romaine fait naître un dernier style celtique, ou style baroque. Celui-ci manie avec la même virtuosité les motifs décoratifs du répertoire antérieur, mais réintroduit la symétrie.
Cette période est courte en Gaule, où le baroque celte ne tarde pas à être supplanté par l’art gallo-romain; mais il est particulièrement important en Belgique et dans les îles Britanniques, avec les pierres d’Irlande et les miroirs d’Angleterre. Le bracelet de Snettisham est un des objets les plus représentatifs de ce style.

Au cours du Ier s av JC, les Celtes insulaires ont acquis une grande maîtrise dans la décoration des surfaces planes. Sur le dos de ce miroir à main, les volutes et les vessies de poisson s'affinent dans une stylisation étonnante : le décor curviligne épouse étroitement la forme du miroir. Bronze gravé, 35 cm avec le manche, Desborough, Angleterre, British Museum.
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L'ART  DES  CELTES

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