Burdigala (Musée d'Aquitaine)

Présentation

Préhistoire

L'or - la monnaie

Le bronze

Le bois

La céramique

Le verre

La pierre : les stèles

La pierre : statues et autels

Les mosaïques

  L'OR - LA MONNAIE

  Le trésor gaulois de Tayac (IIème-Ier siècle av JC).

     Les Celtes ont une véritable passion pour l'or, les mercenaires gaulois proposent leurs services contre de l'or, les orfèvres travaillent ce métal précieux avec talent; très vite, la monnayage en or fait son apparition en Gaule.
Le trésor de Tayac (découvert en 1893, en Gironde) était rassemblé dans deux vases de terre cuite, il se composait :
- d'un
torque (IIème siècle av JC) : ce collier est l'un des plus beaux de toute la Gaule, il est composé d'une tige de 78 cm de long, de section cruciforme, obtenue par coulage suivi de martelage. La tige a ensuite subi une torsion pour lui donner son effet torsadé. Les tampons sont creux et ont été fabriqués séparément puis soudés à la tige. Le poids de ce bijoux est de 762 grammes, soit le poids d'environ 100 statères.
     Le torque a un caractère sacré, il est porté par les guerriers héroïsés ou les dieux, le dieu gaulois
tricéphale de Condat, en Dordogne, porte un torque analogue à celui de Tayac.

-
de petits lingots : 73 petits lingots pesant environ 7,3 grammes et 1 lingot plus gros de 55,50 grammes
- d'un
fil d'or roulé en spirale pesant 53,40 grammes
- de pièces de monnaies (IIème, Ier siècle av JC) : 325 pièces d'or, statères ou quart de statères gaulois, certains n'étaient frappés que d'un seul côté, d'autres étaient prêts pour la frappe. Mais ce trésor fut dispersé et une partie de ce métal fut refondu. Quelques statères, présumés appartenir à ce trésor, furent rachetés récemment et adjoints aux pièces qui sont actuellement exposées.
     La majorité de ces pièces ont été frappées par les Arvernes, d'autres sont attribuées aux Eduens, aux Ambiens, aux ateliers de l'Europe centrale


Cliquez sur les photos pour les agrandir

 

L'ensemble du trésor de Tayac représente un poids d'or de 4 kg, il n'y avait aucune monnaie d'argent dans ce dépôt.
Les raisons de l'enfouissement de ce trésor demeurent énigmatiques : il pourrait s'agir de la matière première d'un atelier monétaire ou d'un dépôt votif d'un sanctuaire. Ce genre de trésor a été souvent enfoui lors des périodes d'insécurité, ici, rien permet de l'affirmer.

  Le trésor gallo-romain de Garonne (IIème siècle ap JC)

     Ce fabuleux trésor monétaire a été découvert en 1965 dans le lit de la Garonne, lors du dragage du fleuve, à hauteur de Quinsac et de Camblanes. Il est composé de près de 4000 sesterces, en majeure partie à l'effigie des Antonins (96 à 192 ap JC); les autres pièces datent de l'époque des Flaviens (69 à 96 ap JC), seulement quatre pièces datent des Julio-Claudiens (27 av JC - 68 ap JC). Mais ces pièces qui brillent comme de l'or sont en réalité  en alliage de cuivre et de zinc (monnaies d'orichalque). Toutes ces pièces proviennent du naufrage d'un bateau en 155 ou 156 ap JC. Ce trésor témoigne de l'importance du commerce entre Bordeaux et son arrière pays au IIème siècle.


Monnaies romaines à effigies impériales

     Les monnaies étant frappées à l'effigie des empereurs ou des impératrices, elles exercent  une certaine propagande en diffusant leur image sur la face et et leurs vertus, par des symboles, sur le revers. La valeur de la pièce est fonction de la valeur du métal précieux qui la compose. 1 aureus en or vaut 25 deniers en argent ou 100 sesterces, ou en encore 400 as en bronze. L'as vaut 2 semis ou 4 quadrans.

La monnaie en Gaule

     Avant l'introduction de la monnaie, les échanges pouvaient se faire en utilisant des objets de forme et de poids standardisés (haches, broches, lingots...).
     La monnaie est introduite en Gaule au VIème siècle av JC par les Phocéens, colonie grecque sur l'emplacement de Marseille. Les monnaies sont alors exclusivement en argent ou en bronze et se développent grâce à l'essor du mercenariat (pour payer les soldats de métier et les tributs). La monnaie est ensuite progressivement utilisée pour les échanges commerciaux, elle se généralise à l'apogée des oppida.

     Plus tard, les monnaies d'or provenant du monde grec sont introduites en Gaule (notamment les statères de Philippe II de Macédoine frappées entre 359 et 336 av JC).

Statère de Philippe II de Macédoine - IVème siècle av JC. (au droit : la tête d'Apollon couronnée de lauriers, poids 8,5 gr)

    Les Gaulois vont très tôt fabriquer des monnaies qui imitent ces statères d'or, véritables dollars du monde antique. Les premiers Gaulois à frapper des statères sont les Arvernes (vers le milieu du IIème siècle av JC). Les Arvernes exploitaient les mines d'or sur leur territoire, en Limousin et en Auvergne, ils exerçaient, grâce à leurs richesses, une hégémonie sur tout le sud de la Gaule. La monnaie devient alors un instrument de pouvoir et de reconnaissance de la cité, chaque chef affirme ainsi sa souveraineté et se distingue, par son monnayage, de la cité voisine.

Statère en or des Parisii, début du Ier s av JC.
- Au droit, une tête avec une étrange coiffure constituée par des esses (décoration en forme de S) qui s'affrontent (attributs d'un personnage divin inconnu).
- Au revers, un cheval, une rosace (symbole du soleil) et une sorte de filet dont la signification n'est pas élucidée.

Tétradrachme de Philippe II

Imitation gauloise de cette monnaie

   
     La pièce gauloise, en or, ci-dessous, a été trouvée par un agriculteur de Vienne-en-Val (voir le musée) dans des terres de remblais de provenance inconnue, elle a un diamètre de 15 mm et une masse de 4.8 g.
Cliquez sur la photo (de Guy Gorget) pour l'agrandir.

     La pièce a été identifiée par l'équipe du site  :
http://bdpamoch.free.fr/index.php

Avec tous mes remerciements pour leur compétence.
Voir l'identification, en vis à vis.

Schéma des pièces réalisé par :
 
http://bdpamoch.free.fr/index.php
 

     Il s'agit d'un hémistatère de la série "à l'aigle" où l'on retrouve l'influence carnute.
Voir deux autres pièces comparables ci-dessous, origine :
http://bdpamoch.free.fr/p_c-reftune.php?IDr=389
http://bdpamoch.free.fr/p_c-reftune.php?IDr=21

 

     Le revers de la pièce montre un aigle stylisé, thème récurrent chez les Carnutes.
  http://bdpamoch.free.fr/p_c-reftune.php?IDr=139
    Au-dessus de l'aile, se trouve un torque ou un croissant et devant la patte, un annelet.
   
    L'ensemble de globules devant l'oiseau semble être une rosace formée d'une croisette bouletée comme la pièce ci-dessous
de http://bdpamoch.free.fr/p_c-reftune.php?IDr=368

Ce graphisme a peut être été repris plus tard sous forme d'une grappe de baies ou de gui, voir  ici  

     L'avers de la pièce représente un profil stylisé à gauche qui dérive des statères Philippe II de Macédoine. Le bandeau reprend la couronne. Il est très probable que cet hémistatère comportait une croix sur la joue et soit référencé comme "à la joue marquée d'une croix" DT 2571, et donné comme émission tardive fin guerre des Gaules

PS : un internaute avance l'hypothèse que la partie au-dessus de l'aile de l'aigle est peut-être un serpent et non un torque ou un croissant. Dans ce cas de figure, la pièce ferait référence au mythe d'Etana qui met en scène l'aigle et le serpent.
En savoir plus sur le mythe d'Etana

La fabrication de la monnaie d'or :

- Il faut d'abord découper dans le métal une rondelle d'un poids déterminé appelée "flan". Le métal est souvent un alliage, l'or est allié en général au cuivre ou à l'argent. Les flans pouvaient être fabriqués dans des moules (plaquettes à trous ronds ou moules à deux coques).
- Le flan est ensuite mis en forme par martelage
- La frappe est faite à la main, pièce par pièce, à l'aide de coins en bronze qui portent en négatif l'image destinée en positif sur la pièce (le flan reçoit en relief les empreintes gravées en creux des deux matrices entre lesquelles il a été placé). Le coin de l'avers (ou droit) est fixé à une enclume tandis que le coin de revers est fixé sur un poinçon mobile. On chauffe le flan avant de procéder à la frappe à l'aide d'un marteau. Les deux faces de la pièce sont donc frappées, estampillées, de cette manière, en même temps. Le coin fixe s'use moins vite que le coin mobile (de revers), il faut environ 1 coin droit pour 2 ou 3 coins de revers, il est possible ainsi de déterminer sur une pièce les côtés frappés par les coins de revers et d'avers. Un coin droit peut frapper 10 000 à 16 000 pièces. Pour décrire une monnaie, on commence par la face où se trouve le symbole de l'autorité émettrice, on appelle cette face le droit (l'avers) même si cela ne correspond pas à la réalité de la frappe.

- La fabrication de la monnaie d'argent :
La frappe des monnaies d'argent est un peu différente de celle de l'or. On prend une feuille de métal d'une certaine épaisseur et on
estampe l'empreinte choisie. La pièce est ensuite découpée à la cisaille, ce qui a pour effet de produire des contours anguleux. La monnaie d'argent est apparue en Gaule avant celle de l'or et elle a joué un rôle important dans le développement de l'économie monétaire, dès le IIIème siècle av JC. Le site gaulois de Lacoste a livré 200 pièces de ce type. Ces pièces sont inspirées des monnaies d'Emporion et Rhodé, comptoirs grecs établis sur la côte catalane.



Oboles gauloises en argent du Ier siècle av JC.

La fabrication de monnaies en cuivre :
Vers la fin de l'indépendance, les Gaulois commencent à couler (technique différente de la frappe) des monnaies d'alliages cuivreux, les "potins", dans des moules bivalves, technique qui se poursuivra après la conquête (voir le trésor de
Garonne
).
  L'OR - LA MONNAIE

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