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La villa Plusieurs lettres de Pline le Jeune décrivent en détail les villas que l'écrivain possédait dans différentes régions d'Italie- Le passage donné ici reproduit une partie de l'évocation de sa villa de Toscane. La villa, située au bas de la colline, a une vue comparable à celle que l'on a du sommet. La pente s'élève si légèrement et si insensiblement que, sans s'être aperçu qu'on montait, on se rend compte qu'on a monté. Derrière se trouve l'Apennin, mais relativement loin. Il en vient des brises même pendant une journée claire et tranquille, des brises sans âpreté et sans excès, déjà épuisées et brisées par la longueur de leur trajet. La plus grande partie de la maison est orientée au midi et reçoit le soleil, en été depuis la sixième heure, en hiver beaucoup plus tôt sous un portique en saillie, large et long en proportion. À l'intérieur, il y a beaucoup de pièces, dont un atrium à l'ancienne mode. Devant le portique, une promenade est scandée par des plates-bandes de buis taillées de façons diverses. Plus bas descend doucement un lit de gazon, sur lequel le buis dessine des figures de bêtes féroces qui s'affrontent. En bas, il y a de souples figures d'acanthes, presque ondoyantes. Une allée court tout autour, bordée d'arbustes coupés ras et taillés de différentes manières. De là part une promenade pour litière en forme de cirque, entourant des massifs de buis aux multiples formes et des arbustes qu'on empêche de grandir. Un mur en pierre sèche entoure le tout, planté de buis taillés en pente qui le cachent. De là part une prairie que la nature a rendue aussi belle à voir que l'art l'avait fait pour les parties précédentes. Ensuite des champs, beaucoup d'autres prés et des bosquets d’arbres. Au début du portique s'avance une salle à manger en saillie. Ses portes donnent sur le bout de la promenade, sur le pré et une grande partie de la campagne. Ses fenêtres donnent d'une part sur un des côtés de la promenade et sur l'avancée de la villa, d'autre part sur les bosquets et la verdure de l'hippodrome adjacent. À peu près en face du milieu du portique se trouve un appartement en retrait qui entoure une petite cour ombragée par quatre platanes. Entre ces arbres, de l'eau coule d'un bassin de marbre et baigne de gouttes légères les platanes et ce qui se trouve sous les platanes. Il y a dans l'appartement une chambre à coucher où ne pénètrent ni le jour, ni les voix, ni les bruits et, à côté, une salle à manger pour les repas quotidiens et ceux entre amis. Cette dernière donne d'un côté sur la petite cour, de l'autre sur le portique et tout ce qu'on voit du portique. Il y a une autre chambre pleine de verdure et d'ombre données par le platane tout proche, ornée dans sa partie basse d'un lambris de marbre. La beauté de ce marbre n'enlève rien à la peinture représentant des branchages et des oiseaux posés sur ces branches. Dans cette chambre, il y a une petite fontaine entourant un bassin et, tout autour, plusieurs jets d’eau au murmure très agréable. PLINE LE JEUNE, Lettres, V, 6, 14-23
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