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L'atrium d'une riche demeure L'atrium était d'une très grande beauté. À chaque angle, quatre colonnes supportaient chacune une statue, image de la Victoire. La déesse, ailes déployées, n'était pas en marche, mais elle effleurait de la plante de ses pieds, frais comme la rosée, une boule mobile et, s'y posant sans s'y fixer, semblait prendre son envol. Un bloc de marbre de Paros, représentant Diane, occupait le milieu de la pièce, une statue d'une perfection magnifique, tunique au vent, dans une course agile, qui semblait se porter au-devant des visiteurs et inspirait la vénération par sa majesté divine. À droite et à gauche de la déesse, des chiens l'entouraient, eux aussi en pierre. Ils avaient des yeux menaçants, des oreilles dressées, des narines ouvertes, des gueules prêtes à mordre. Si par hasard avait éclaté un aboiement dans le voisinage, on aurait pensé qu'il sortait de ces gosiers de marbre. Détail par lequel le remarquable sculpteur s'était surpassé : les chiens, le poitrail en avant, prenaient appui sur leurs pattes de derrière tandis que les pattes de devant avaient l'air de courir. Derrière le dos de la déesse se dresse un rocher en forme de grotte avec des mousses, des herbes, des feuilles et des arbrisseaux, ici des pampres, là des arbustes fleurissant dans la pierre. À l'intérieur, l'ombre de la statue brille de l'éclat du marbre. Au bord du rocher pendent des fruits et des grappes de raisin remarquablement polis, que l'art, rival de la nature, a fait semblables à la réalité. On croirait qu'on pourrait les cueillir pour les manger, lorsque l'automne, la saison du vin doux, leur aurait donné maturité et couleur. Et si on regardait de plus près la source qui, courant aux pieds de la déesse, faisait vibrer son onde légère, on avait l'impression que, comme les grappes pendant dans la campagne, celles-ci, parmi d'autres caractéristiques de leur réalisme, étaient douées de mouvement. Au milieu des feuillages, une statue en pierre d'Actéon (1) s'avançait pour regarder la déesse. Déjà presque changé en cerf, il apparaît à la fois dans la pierre et dans la fontaine pour guetter Diane qui va prendre son bain. (l) Dans la mythologie, le chasseur Actéon, pour avoir vu Diane nue au bain, est transformé en cerf. Document (cité par C. Salles : l’Antiquité romaine, Larousse)
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