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Avaricum (Bourges)

LE VERRE

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Composition, technique et décor, utilisation.

La composition du verre

Elle reste constante durant l'Antiquité et ce jusqu'aux VIIème et VIIIème siècles ap JC.

- Les principaux composants :
     Pour fabriquer le verre il faut : un agent vitrifiant et deux agents modificateurs (un fondant, un stabilisateur).
L'agent vitrifiant : c'est la silice, fournie essentiellement par le sable.
Le fondant : il abaisse la température à laquelle  le verre devient suffisamment fluide pour être travaillé (la silice fond à 1700° C). La température doit être d'au moins 1000°C pour le soufflage des verres antiques et médiévaux. Ce sont les oxydes de calcium et de potassium qui jouent le rôle de fondant : ils sont de trois types : le natron d'Egypte (carbonate de calcium), les cendres végétales sodiques (salicorne), les cendres végétales potassiques (fougères, hêtres...)
Le stabilisant : il empêche que la surface du verre ne devienne déliquescente et que le verre ne finisse par se dissoudre dans l'eau. La chaux est le stabilisant le plus répandu.

- Les opacifiants, colorants et décolorants.
     Les opacifiants : les premiers verres sont opaques. Le plus souvent, cette opacité résulte des conditions d'élaboration du verre, à des températures trop basses pour éliminer les bulles microscopiques emprisonnées dans sa masse. Certains composants chimiques peuvent servir d'opacifiants. Le plus employé dans l'Antiquité est l'antimoine qui, à des taux entre 5 et 10%, donne un verre blanc opaque.
Les colorants : les plus fréquents sont : le manganèse (violet, pourpre), le cobalt (bleu foncé), le cuivre (bleu clair à vert-bleu), les composés du soufre (jaune ambré).

- Les décolorants : ce sont l'antimoine ou le manganèse.

Techniques et décors

- les techniques de fabrication :
   . Le verre moulé polychrome : la vaisselle en verre moulé polychrome apparaît à la fin du IIIème siècle av JC, vraisemblablement dans les ateliers alexandrins : verres mosaïqués, verres reticelli, verres rubanés... On crée des éléments préfabriqués (fils de verre, plaquettes, baguettes), on les sectionne et on les dispose en un disque chauffé pour que les éléments fusionnent, puis on les place sur un moule convexe porté au feu. Les objets ainsi fabriqués constituent une vaisselle de table de luxe. Ces vases deviendront beaucoup plus courants à partir de l'époque augustéenne. Les éléments sont alors d'une plus grande variété : motifs floraux, marbres, damiers...
   . Le verre soufflé à la volée : L'invention du verre soufflé, au milieu du Ier siècle av JC, va profondément modifier l'artisanat. Les pièces de verre vont désormais faire partie du quotidien. Les ateliers secondaires refondaient du verre recyclé ou importé sous forme de lingots. Ensuite, le verrier "cueillait" du verre au bout de sa canne à souffler, puis soufflait la paraison1 à la volée : il pouvait ensuite briser la paraison au niveau de l'embouchure de l'objet et mettre celui-ci dans le four de recuisson. Les pièces les plus complexes étaient placées au bout d'une tige en fer, le pontil, afin de terminer l'embouchure, la pose des anses, des pieds...
    . Le verre soufflé dans un moule : les verres soufflés dans un moule apparaissent dans le deuxième tiers du Ier siècle ap JC. Les moules étaient en terre cuite ou en plâtre. Le verrier, après avoir cueilli sa paraison, l'insérait dans le moule et la soufflait.

1. paraison : opération consistant à tourner et retourner une masse de verre pâteux au bout de la canne afin d'égaliser la matière.

- les procédés ornementaux :
     Les verreries soufflées à la volée présentent des décors de différents types. Certains sont réalisés au moment du façonnage du vase, comme le décor à dépression ou les décors pincés. Il existe aussi toute une série de décors jouant sur les différentes couleurs du verre par application d'une couche de verre supplémentaire ou d'éléments préfabriqués (grains de verre, fils de verre, sections de baguettes), au moment du soufflage ou postérieurement. L'application de fils de verre est très fréquente, celle d'éléments moulés indépendants plus rares. Le décor peint fait appel à des pigments de couleurs variées. Enfin, les décors gravés, meulés ou abrasés s'inspirent de l'art et des techniques des graveurs de pierres précieuses ou des orfèvres.

Les utilisations

     Le verre, du fait de ses qualités d'étanchéité et d'inaltérabilité, a toujours été le matériau idéal pour la conservation des produits. Seule sa fragilité peut lui faire préférer une autre matière. Sa malléabilité se prête à la réalisation de petites pièces ou de grands contenants.
Certains de ces vases ont été détournés de leur première fonction domestique, pour servir entre autres d'urnes cinéraires.
Le verre est également le contenant idéal des parfums et il prend rapidement la place des contenants céramiques.
Dès la fin du Ier siècle ap JC, les verreries rivalisent avec la céramique fine : à Pompéi et à Herculanum, la verrerie représentait plus des deux tiers de la vaisselle de table.
Texte du musée Cujas de Bourges.

Les objets en verre à Avaricum 

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