La vie quotidienne des Grecs est rythmée par les
rituels religieux et leur calendrier est en grande partie celui des fêtes
religieuses : celles de la famille (culte privé) et celles du dème, de
tribu, de la cité ou de l’ensemble des Grecs (culte public). Euthyphon, devin
mis en scène par Platon dans le dialogue qui porte son nom, définit ainsi la
piété : « La piété consiste à savoir prier et sacrifier en disant et
en faisant ce qui est agréable aux dieux : elle assure le salut des familles
et des Etats ». Ainsi, pour les Grecs, la piété passe essentiellement par
des actes concrets, les rituels.
I/ LES
PRIERES ( eÙc»: euchê)
La prière permet le contact entre le fidèle et la
divinité. Le fidèle s’adresse à la divinité ou aux divinités de son
choix ; il peut le faire à titre personnel (dans le cadre du culte privé)
ou au nom de sa cité (culte public), dans un sanctuaire mais également dans
n’importe quel lieu, sans utiliser de formules fixes ou préétablies. Il prie
debout, les deux bras levés, la paume des mains tournée vers la divinité. S’il
s’adresse à une divinité chthonienne
(c’est-à-dire appartenant au monde des Enfers), il se prosterne en
direction du sol puisqu’il s’adresse à des divinités souterraines. Les prières
se font toujours à haute voix. Le fidèle commence par invoquer la divinité à
laquelle s’adresse sa prière par son nom ou l’une de ses épithètes, puis il lui
demande son aide dans la défense de la ville, contre la maladie, la guerre ou
toute autre calamité, pour la fécondité des femmes ou la fertilité des
troupeaux etc… En échange de la protection de la divinité, le fidèle promet
généralement un sacrifice ; il rappelle également les offrandes qu’il lui
a déjà faites pour s’attirer sa bienveillance. Ainsi le prêtre Chrysès s’adresse-t-il
à Apollon au chant I de l’Iliade :
« Toi dont l’arc est
d’argent, écoute mes paroles, protecteur de Chrysè, de Cilla la divine,
puissant seigneur de Ténédos, ô dieu Sminthée ! Si pour toi j’ai couvert
un temple qui t’agrée, si pour toi j’ai brûlé jamais de gras cuisseaux de
taureaux et de chèvres, exauce ma prière : qu’aux Danaens tes traits
fassent payer mes larmes ! »
II/
LIBATIONS, SACRIFICES
ET OFFRANDES
Les offrandes aux dieux prennent plusieurs
formes : liquides (libations), ou solides (sacrifices sanglants ou non).
Enfin, des objets précieux peuvent être déposés dans un lieu sacré (offrandes
proprement dites).
1/ Les libations
(spond»,
spondè ou loib», loibè)
La
libation consiste à répandre un liquide (vin, lait ou miel mélangé à de
l’eau) versé d’une coupe sur un autel tout en prononçant des prières. Souvent
la libation est la première étape du sacrifice. L’officiant offre à la
divinité quelques gouttes du liquide, en signe de respect, puis boit le
reste. Il espère ainsi se concilier la faveur de la divinité. Les libations
ont lieu au moins trois fois par jour : au lever, au dîner et au
coucher.
Au début d’un symposion (partie du banquet consacré à
la boisson) on verse un peu de vin sur le sol pour le bon génie (agathos
daimôn).
Puis le vin
est mélangé à de l’eau dans de grands vases (les
cratères)
à trois reprises et à chaque fois une libation est versée pour Zeus et les
dieux olympiens, pour les héros et enfin pour Zeus Sôter
(« sauveur »).
En dehors des sacrifices, les libations accompagnent
les moments importants comme un départ (dans ce cas il s’agit d’un geste
apotropaïque, pour écarter le mal), la célébration d’une trêve, la contraction
d’une alliance etc… Il est d’ailleurs intéressant de relever que le traité
porte le même nom en grec que la libation au pluriel, spondai.
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(Scène
de libation, coupe à figures rouges, v. 480 av. J.-C.,
musée du Louvre) |
2/ Les sacrifices (qus…a : thusia)
Le mot
« thusia » vient d’un radical signifiant « fumée ». En
effet cette forme particulière d’offrande est détruite en totalité ou en partie
par le feu. S’il reste une partie non brûlée, elle est partagée entre les
participants. Les dieux, quant à eux, se nourrissent de la fumée du sacrifice,
montant jusqu’au sommet de l’Olympe (cf.
Prométhée).
Les sacrifices font partie du culte public et du culte privé.
a/ Les sacrifices non
sanglants
Ils constituent parfois la première étape d’un
sacrifice sanglant, en particulier quand il s’agit des prémices des récoltes.
On sacrifie des plantes (fruits et légumes), surtout pour les dieux des
Enfers, ou de la nourriture : fromage, gâteaux, vin, ou huile (dans ces
deux derniers cas, on parle de libation). Un exemple de sacrifice non
sanglant : « Reçois
en témoignage de gratitude, ô Laphria (= Artémis), de Léonidas, le
vagabond, le miséreux, le crève-la-faim, ces parts de galette à l’huile,
cette olive (un trésor !), cette figue verte toute fraîche
cueillie ; prends aussi ces cinq grains de raisin détachés d’une belle
grappe, maîtresse, et en libation le fonds de mon pichet !
Tu m’as délivré de la
maladie : tire-moi pareillement de la misère qui me harcèle, et je te
sacrifierai un chevreau ! » (Léonidas de Tarente, cité par
François Chamoux, La Civilisation grecque, éditions Arthaud)
Scène de sacrifice (musée
du Louvre)
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b/ Les sacrifices sanglants
Quand c’est la
cité qui offre le sacrifice, le rituel débute par une procession (cf. celle des
Panathénées, illustrées par la frise des Panathénées
sur le Parthénon). Les Grecs sont beaucoup moins formalistes que les Romains et
des variantes peuvent intervenir par rapport au schéma général tel qu’il a été
décrit par Homère (Iliade, chant I, vers 446-474) :
Promptement, en l’honneur du
dieu
(=
Apollon), ils (= les Achéens) mirent en place l’hécatombe fameuse,
alignée autour de l’autel bien bâti. Ils se lavèrent ensuite d’eau lustrale, se
saisirent des grains d’orge à répandre, et Chrysès (= le prêtre), levant
les mains, pour eux à pleine voix fit un vœu :
« Entends-moi, porteur
de l’arc d’argent, gardien de Chrysé et de Cilla toute divine, puissant
seigneur de Ténédos. Un jour déjà auparavant, tu as entendu ma prière, tu m’as
marqué ton estime, tu as grandement accablé le peuple des Achéens. A
présent encore, pour moi accomplis ce souhait : dès aujourd’hui, des
Danaens
(=
les Achéens) écarte l’indigne fléau ! »
Tel fut son vœu, et Phoibos
Apollon l’entendit. Quand on eut fait des vœux et jeté devant soi les grains
d’orge répandus, d’abord on tira sur les têtes, on égorgea, on écorcha, on
coupa et détacha les cuisses. On les couvrit entièrement de graisse, que l’on
mit de chaque côté, en plaçant par-dessus des morceaux crus. Le vieillard les
brûla sur du bois fendu et fit dessus la libation avec le vin qui flamboie. Les
jeunes gens s’approchèrent de lui, tenant en mains des fourchettes à cinq
dents. Puis, quand les cuisses furent toutes brûlées et qu’on eut mangé des
viscères, on débita le reste en morceaux où l’on passa des broches.
On les fit rôtir avec le
plus grand soin et on les retira tous. Quand ils eurent terminé leur besogne et
préparé le repas, ils prirent leur part, et l’appétit trouva son compte dans un
repas aux parts équitables. Puis, quand ils eurent chassé l’envie de manger et
de boire, les jeunes garçons couronnèrent de boisson les cratères et ils firent
à tous, suivant la règle, la première distribution dans les hanaps. Tout le
jour, le chœur des jeunes Achéens, pour rendre le dieu propice, chanta un beau péan, célébrant l’Infaillible en ses
œuvres. Et lui, à les entendre, avait l’âme réjouie. »
(Traduction de L.
Bardolet, éditions Robert Laffont)
Il y a
cependant des constantes. Ainsi le choix de l’animal sacrifié (il s’agit
toujours d’un animal domestique, jamais d’un animal sauvage) dépend du dieu
auquel il s’adresse (par exemple des taureaux pour Dionysos et Poséidon, des
vaches pour Athéna, des chèvres pour Apollon et Artémis, des coqs ou des poules
pour Asclépios). L’animal doit être sain et sans défauts physiques. Aux
déesses, on sacrifie des animaux féminins et aux dieux on offre des animaux
masculins ; aux divinités ouraniennes, des animaux blancs ou de couleur
claire ; aux dieux infernaux, des animaux noirs ou de couleur foncée. Les
animaux portent des couronnes de fleurs et des bandelettes de laine ;
parfois leurs cornes sont dorées.
Le prêtre est
habillé en blanc ; il garde la tête nue (contrairement au prêtre latin,
dont la tête est recouverte par un pan de toge) ornée d’une couronne ; le
couteau dont il se sert dont être pur (ƒerÒ$: hiéros). D’une manière générale, les
officiants et les participants doivent être en état de pureté religieuse, ce
qui exclut ceux qui ont été contaminés par la mort ou la naissance sans s’être
purifiés. C’est ce que déclare Iphigénie, prêtresse d’Artémis, dans Iphigénie
en Tauride, d’Euripide :
« L’homme qui a pris part à un meurtre, celui qui a porté les
mains sur une accouchée ou sur un cadavre, la déesse l’écarte de ses autels
parce qu’il est, à ses yeux, marqué d’une souillure. »
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D’autre part, le sacrifice est toujours public car il célèbre et
consolide le lien entre la divinité et la communauté qui l’offre. C’est
pourquoi le banquet au cours duquel les participants se partagent la
viande grillée et le symposion qui suit sont importants. Les morceaux
les plus nobles sont réservés aux personnages importants de la cité. Le
prêtre reçoit la peau.
Scène
de banquet (musée du Louvre)
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Les sacrifices destinés aux dieux olympiens sont
ceux que l’on appelle « thusia ». Une partie seulement est
brûlée ; le reste revient à ceux qui participent à la cérémonie. Le
sacrifice se déroule sur un autel, souvent situé devant le temple, décoré de
fleurs et de guirlandes de feuillage, en plein air. L’autel est parfois provisoire,
constitué de terre par exemple (cf. Olympie :
les sacrifices en l’honneur de Zeus se déroulaient sur un autel constitué par
l’amas des cendres des sacrifices précédents) ; certains sont en pierre (période hellénistique) et
peuvent être de taille impressionnante (cf. temple de Zeus à Syracuse, dit
autel de Hiéron II). Les sacrifices particulièrement importants sont appelés
« hécatombes » ˜katomb»,
c'est – à – dire « sacrifice de
cent bœufs »).
Sacrifice d’un
porc (musée du Louvre) |
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François
Chamoux, dans La Civilisation grecque, évoque l’atmosphère des
sacrifices et
« les
animaux de l’hécatombe, le groupe du prêtre, des magistrats et des serviteurs,
puis la foule des citoyens formant cercle. Spectacle haut en couleur, à la fois
solennel et animé : flammes et fumées montaient dans le ciel clair et
l’odeur de l’encens se mêlait à celle des chairs grésillantes, tandis que le
chant de la flûte et les hymnes d’un chœur accompagnaient le déroulement de la
cérémonie. Parfois, les murmures du peuple s’apaisaient pour un bref momen,t de
silence, que troublait seul le mugissement d’une victime. D’autres fois, tous
les assistants reprenaient d’une seule voix une acclamation rituelle. La façade
d’un temple aux frontons bariolés, les colonnades d’un portique, les offrandes
et les statues de bronze étincelant au soleil, les frondaisons d’un bois sacré,
les pentes d’une montagne proche ou le vaste horizon marin servaient de cadre
pour ces fêtes de plein air que la confiance de la foule en ses dieux et la
perspective de la frairie qui allait suivre maintenaient dans une atmosphère d’allégresse ».
Les sacrifices
destinés aux divinités chthoniennes sont appelés énagisma
(™nagism£)
ou
holocaustes (ÐlÒkausto$
= « brûlé
entièrement »). Les victimes sont entièrement brûlées car on ne partage
pas avec le monde souterrain et avec les morts. L’animal est placé sur le sol,
la tête tournée vers la terre ; son sang est recueilli dans une fosse, le
bothros (boqro$)
pour abreuver les divinités d’en bas. Cela permet de les
apaiser ou de les invoquer. Le rituel est le même lorsque l’on s’adresse aux
héros.
La distinction
entre rites concernant les dieux olympiens (ou ouraniennes) et les dieux
infernaux (ou chthoniens) n’est pas toujours stricte. Ainsi Zeus, par exemple,
est parfois destinataire d’holocaustes. En outre, il faut tenir compte de très
nombreuses variantes locales qui ont été très bien décrites par Pausanias.
Qu’en est-il
des sacrifices humains ? La mythologie semble en témoigner avec par
exemple le sacrifice d’Iphigénie, mais les versions classiques de la légende
nous racontent qu’une biche a remplacé la jeune fille sur l’autel du sacrifice,
ce qui nous montre que les sacrifices humains n’étaient plus considérés comme
acceptables par les Grecs de cette époque.
Il n’est pas
envisageable de contester ou de refuser les sacrifices, même pour les
philosophes (dont certains ont professé des convictions presque athées), car ce
serait remettre la cité en question et la mettre en péril en rompant le fragile
équilibre du monde et des relations entre hommes et dieux qui seuls
garantissent sa survie. Ce serait donc se mettre en marge de la société.
3/ Les offrandes
Lorsqu’une cité remporte une victoire, elle offre
une part du butin à sa divinité
tutélaire, entreposée dans un trésor (bâtiment en forme de petit
temple). Dans le site de
Delphes, la Voie Sacrée
est jalonnée de ces trésors qui permettent de remercier la divinité mais aussi
de montrer sa richesse et sa puissance aux autres cités. C’est une marque de
gratitude mais aussi l’expression d’un sentiment d’orgueil et l’envie de
surpasser les autres cités (ce qui n’est pas incompatible pour les Grecs et ne
diminue en rien la sincérité de leur piété). Le trésor de Delphes le plus
célèbre est celui des Athéniens (trésor des Athéniens),
offert à la suite de leur victoire sur les Perses.
Les athlètes vainqueurs offrent une statue à leur
effigie en remerciement pour leur victoire (cf. à Olympie et à Delphes avec par
exemple le célèbre
aurige de Delphes). Pausanias
nous en décrit un grand nombre, avec leurs dédicaces. D’une manière générale,
on offre aux divinités une partie de tout ce qui passe pour exceptionnel :
chasse ou pêche extraordinaires, succès divers etc…
Lors de la
fête des Panathénées, la ville d’Athènes offre à Athéna un nouveau péplos
(vêtement en laine qui habille la statue de la déesse), tissé par les jeunes
filles de la cité. Hécube, reine de Troie, dépose sur les genoux de la statue
d’Athéna, son plus beau voile afin d’accompagner ses supplications (Iliade,
Homère).
En remerciement d’une guérison, on offre à
Asclépios, le dieu de la médecine, une plaque représentant l’organe ou le
membre guéri. Le sanctuaire d’Epidaure en
présente de nombreux exemples.
a/ Les jeux
Olympiques
Organisés à l’instigation d’Iphitos d’Elis en 776 avant J.C. (ou, selon la légende, par Héraclès) pour
favoriser la concorde entre les différentes cités grecques, les Jeux
Olympiques, comme les trois autres Jeux Panhelléniques, ont lieu tous les
quatre ans. Ils ont servi de modèle aux autres Jeux. A l’origine, il y avait
la course à pied, le pentathlon et la lutte ; puis s’y ajoutèrent la
course de chars et de chevaux, le pugilat et la pancrace, puis la course en
armes.
A droite, course
de char (musée du Louvre)
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Une trêve était proclamée pour permettre à chacun de
se rendre en toute sécurité à Olympie. Les Jeux commencent par une procession
et le serment des athlètes. Les vainqueurs reçoivent une couronne de
l’olivier sacré du sanctuaire de Zeus. Les plus grands auteurs sont venus à Olympie
y lire leurs œuvres (par exemple Hérodote) et Pindare a écrit ses Olympiques
en l’honneur des athlètes vainqueurs.
A gauche : discobole (musée du Louvre)
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Deux
pugilistes (musée du Louvre) |
Hoplitodromos
(course en armes), musée du Louvre |
Athlète
se préparant (musée du Louvre) |
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Le laps de temps qui comprend
les quatre Jeux panhelléniques s’appelle une période et un athlète qui a été
vainqueur dans un type d’épreuve lors de quatre Jeux consécutifs porte le nom
d’athlète périodonique (vainqueur du cycle complet). Il existe aussi de
nombreux Jeux locaux. L’athlète vainqueur
doit sa victoire à ses qualités et à ses efforts, mais également à la
volonté des dieux : on le dit « favori des dieux ». C’est pourquoi il
remercie la divinité par une offrande.
Nikè (la Victoire) couronne
l’athlète victorieux (musée du Louvre) |
a/ Les
Panathénées
Fondées par Thésée, d’après la
légende, les Panathénées, à la fin du mois de juillet, célèbrent Athéna, la déesse tutélaire
d’Athènes. Tous les quatre ans, elles prennent un éclat particulier et
s’appellent alors les grandes Panathénées. La fête comprend des jeux (sur
l’agora), des courses de chevaux et des concours de musique (à l’odéon). Plus
tard, on y ajoute des récitations poétiques. Les athlètes vainqueurs
reçoivent de l’huile de l’olivier sacré de l’Acropole dans des amphores dites
panathénaïques, décorées par des représentations d’Athéna Promachos (au
premier rang au combat) et de l’épreuve sportive concernée.
Athéna et sa chouette (musée du Louvre) |
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b/ Les
Dionysies
Célébrées en l’honneur de Dionysos
par les citoyens et par les métèques, les Dionysies comprennent des
spectacles dramatiques (Dionysos étant le dieu du théâtre). Les Petites
Dionysies ont lieu en Attique en décembre, et les Grandes Dionysies en mars à
Athènes. Peu avant les Grandes Dionysies, la statue du dieu est sortie du
temple de l’enceinte du théâtre, en contrebas de l’Acropole, et emmenée dans
un autre temple, près de l’Académie. Lorsque la statue est ramenée, à la
lueur des torches, escortées par les Athéniens, au théâtre, la procession
rappelle l’arrivée du dieu en provenance d’Eleuthères
Dionysos et son thiase (musée du Louvre)
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Dionysos et son thiase (détail),
musée du Louvre |
i/ Les
Pyanepsies (Pyanepsia)
Tirant son nom des pyana (gros grains d’orge mondé ou fèves cuites) que l’on
offre à Apollon et se déroulant au mois de Pyanepsion (octobre), cette fête
est le moment où l’on présente au dieu les prémices de la récolte (les pyana) ;
on les partage aussi en famille. Devant chaque maison et devant le temple du
dieu, on installe des branches d’olivier décorées de laine, de fruits, de
coupes de vin de format réduit et de petites bouteilles d’huile.
Oenochoés miniatures (musée du Louvre) |
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6/ Les
Mystères d’Eleusis
De tous les cultes à
mystères, ceux de Déméter et de sa fille Perséphone, à Eleusis, sont les plus
célèbres. Les Mystères impliquent une initiation (ce nom vient du verbe
« myein » : « fermer », « se tenir
silencieux » ; « mysteria » : « cérémonie
religieuse secrète» ; d’où la nécessité d’une initiation), indispensable
pour avoir la garantie d’une vie heureuse après la mort et supposent donc la révélation de secrets.
La célébration a lieu au mois de Boédromion (septembre), lors des semailles.
Beaucoup d’Athéniens semblent avoir été initiés, mais les meurtriers et les barbares
sont exclus. Après purification dans la mer, chaque fidèle (le myste)
sacrifie un porcelet puis, après une initiation des nouveaux fidèles, une
grande procession suit la Voie Sacrée. A un moment de la procession, des
obscénités fusent pour rappeler celles proférées par une vieille femme et qui
avaient fait sourire Perséphone malgré son chagrin.
Le
lendemain, les initiés restent chez eux et jeûnent pour rappeler le jeûne
observé par Déméter dans son chagrin d’avoir perdu sa fille. Le jeûne est rompu
par une tisane d’orge et de menthe (kykeôn), comme l’avait fait la déesse.
En
ce qui concerne l’initiation, les détails exacts ne nous ont pas connus.
Quiconque révélait ce qui se passait était passible de la peine de mort. Elle a
lieu dans le Télestérion (salle d’initiation) du sanctuaire, plongé dans
l’obscurité. Des torches éclairent brusquement la salle et dissipent
l’angoisse. La joie remplace alors la tristesse. On montre aux fidèles un épi
de blé moissonné.
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