INTRODUCTION
Le fait que les Jeux Olympiques actuels
portent le même nom que ceux de l’Antiquité ne doit pas prêter à confusion. Les
différences sont considérables : aspect religieux, valeurs dont se réclament les
athlètes et les spectateurs, contenu des épreuves etc… Le terme de « Jeux » ne
doit pas non plus induire en erreur et suggérer une dimension ludique. En grec,
on parle d’agônès
(oƒ ¢gîne$)
c’est-à-dire de « concours », avec une idée
d’émulation et de compétition. De même, la notion de « sport », pratiqué
comme un but en soi, n’existe pas dans l’Antiquité : les jeunes hommes
s’exercent à la
palestre pour être de bons soldats, capables de défendre leur
cité, leur liberté, leur civilisation ; les athlètes se dépassent dans l’effort
physique en l’honneur des dieux : rien n’est gratuit dans tout cela. En outre,
l’exercice physique a une place importante dans la civilisation grecque car,
pour les Grecs, la perfection morale et l’excellence physique vont ensemble. Le
but est d’obtenir l’équilibre du corps et de l’esprit, ce que les Grecs résument
par la formule :
KalÒ$ k¢gaqÒ$ (kalos
kagathos): « beau et bon ». Les Romains résument
cette idée par la formule : « Mens
sana in corpore sano » : « un corps sain dans un esprit sain ».
La première mention
des Jeux dans la littérature se trouve dans l’Iliade d’Homère. Il s’agit
de Jeux funèbres en l’honneur du héros Patrocle : la dimension religieuse, là
encore, est très importante. En effet Achille organise des Jeux pour son ami :
« Fils d’Atrée, et vous autres, Achéens
porteurs de bonnes jambières, voici déposés là les prix qui, dans la
compétition, attendent les hommes d’attelages. Si nous, les Achéens, nous
faisions aujourd’hui des jeux en l’honneur d’un autre, croyez-moi, je
m’emparerais du premier prix et l’emporterais dans mon pavillon.[…] Bien sûr, je
resterai sans bouger, comme mes chevaux aux sabots massifs : tel fut le
conducteur dont ils ont perdu la noble gloire, leur doux guide qui très souvent
versait sur leurs longs crins l’huile fluide, les ayant baignés dans l’eau qui
luit. Ils restent là, debout, à le pleurer douloureusement. Leurs longs crins se
sont abattus sur le sol. Ils restent là, l’affliction dans le cœur…
Equipez-vous, sans moi, d’un bout à l’autre de l’armée : tous ceux des Achéens
qui ont confiance en leurs chevaux et dans leurs chars de solide assemblage. »
Homère,
Iliade, chant XXIII
Par la suite, Jeux
et littérature ou art restent étroitement liés : les concours athlétiques
s’accompagnent de concours de poésie, de concours musicaux et de lectures
publiques d’œuvres littéraires (par exemple l’historien Hérodote a lu ses œuvres
à Olympie).
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