Le cavalier Rampin* est la plus ancienne statue équestre de la Grèce. Il
représente un cavalier vainqueur aux jeux panhelléniques. Le jeune homme,
souriant, torse nu, ceint de la couronne végétale** du vainqueur, penche
légèrement la tête pour saluer la foule qui l'acclame. Cette belle statue a
été souvent imitée. La tête est un moulage***, l'original se trouve au musée
du Louvre (555 av. J.-C.). Le thème du cavalier, à l'époque archaïque, est
signifiant, il indique la possession d'un cheval, donc l'appartenance à
l'aristocratie.
Cette statue faisant partie d'un portail où se tenait,
en pendant, un autre cavalier, certains ont voulu
y reconnaître Hippias et Hipparque, fils du tyran Pisistrate qui
domine Athènes au milieu du VIe siècle, ou les deux Dioscures, Castor et
Pollux, divinités représentées le plus souvent à cheval. Mais cette
interprétation a été abandonnée.
* La statue doit son nom
au collectionneur qui en légua la tête au Louvre en 1896
**
La couronne est sans doute fabriquée
avec l'ache, sorte de céleri sauvage dont on coiffait les vainqueurs aux
jeux de l'Isthme qui se déroulaient à Corinthe ou aux jeux de Némée.
*** Le
torse du cavalier et les fragments du cheval ont été exhumés de la fosse
creusée sur l'Acropole afin d'y recueillir les statues brisées lors de la
mise à sac de la cité par les Perses en 480 av. J.-C. La tête avait été
découverte auparavant sur l'Acropole en 1866, à l'ouest de l'Erechthéion,
elle fut acquise par Georges Rampin, qui la lèguera au musée du Louvre en
1896. Ce n'est qu'en 1936 que l'archéologue anglais Humphry Payne
rapprochera cette tête du groupe équestre conservé au musée de l'Acropole
d'Athènes.
Marbre - H :
110 cm |
La chevelure et la
barbe sont traitées avec raffinement (à l'aide de perles de différents
modules - influence ionique -).
La polychromie rouge
et noire, partiellement conservée, renforce cette impression de
raffinement.
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Cette statue a une importance considérable dans la mesure où se
situant à la fin de la période archaïque, le sculpteur apporte des
changements qui annoncent la période suivante.
Eléments archaïques
- le sujet du cavalier et du couros
- la position frontale du buste
- le buste ne s'adapte pas à la position assise
- le sourire "archaïque", les yeux en amande
- le corps nu |
Eléments nouveaux
- la tête penchée (elle n'est pas dans l'axe du corps)
- le mouvement donne de l'humanité à l'œuvre
- la finesse de la sculpture
- la proportionnalité du corps humain
- l'anatomie du corps est plus réaliste (musculature) |
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